« L’accordéon, c’est ma passion depuis l’enfance »
Le 19 novembre dernier, Lionel Buiret foulait les planches de la scène du cinéma de Cossonay pour présenter, en compagnie de Patrick Vulliamy, un ciné-concert (fort apprécié par le public) sur Bourvil *. Une voix chaude, une virtuosité à l’accordéon, des accords super à la guitare, Lionel Buiret respire la musique qui l’habite depuis tout petit. «À propos de mon instrument de cœur, l’accordéon, je ne sais pas d’où vient cette envie: je l’ai en moi depuis que je sais parler, d’après ma maman.»
À l’âge de six ans, il débute les cours au sein de l’école d’Alain Boullard, à Morges. La guitare, venue au temps de l’adolescence, lui permit d’augmenter sa popularité auprès des copains-copines. «Je me souviens aussi avoir joué du Renaud à l’école avec mon accordéon et les camarades étaient plus que surpris.»
Au fil des années, il élargit son répertoire, en tant que musicien polyvalent, chanteur, animateur et enseignant. Il aborde divers genres musicaux avec plaisir, il s’exprime aussi à travers le piano, la guitare, le cajón (une caisse de résonnance inventée au Pérou), les claquettes ou l’ukulélé, car les différents principes sonores de ces instruments l’enthousiasment. Il présente aussi des one-man-shows en hommage à Nougaro et Renaud. «Se diversifier multiplie les sensations et le plaisir de jouer.»
Ayant grandi entre Begnins, Luins et Gimel, il évoque une enfance plutôt heureuse partagée entre musique, copains, cabanes dans la forêt, vélocross et patins à roulettes. «Par contre l’école, bof… Fils d’institutrice, ce n’était pas évident pour ma maman», poursuit-il en riant.
Adolescent, il a dû assez vite se débrouiller par lui-même. À peine âgé de 15 ans, il effectue un apprentissage de vendeur en musique chez Boullard et il obtient son CFC deux ans plus tard. «À ce moment-là, j’ai rencontré ma future épouse – avec qui je suis toujours – et j’ai pris un appartement. Je me suis donc vite retrouvé autonome et je considère que les choses n’arrivent pas toujours par hasard.»
Personne hyperactive – il lui faudrait deux ou trois vies pour réaliser tout ce dont il a envie –, il se décrit comme quelqu’un d’endurant, de passionné, de curieux et de perfectionniste, «ce qui n’est pas qu’une qualité!».
Dans ses hobbys aussi, il est contraint de faire du tri, sans quoi il serait submergé. Il parle de la plongée en apnée qui lui apporte beaucoup. «Du côté de la technique de respiration, elle est très similaire à celle du chant». Il adore aussi la moto: «Depuis peu, je fais de la réfection d’engins des années 70, de manière autodidacte et avec beaucoup de plaisir.»
Les notes pétillantes
En 2007, Lionel décide de vivre de sa passion. «Un pari risqué à l’époque, car on venait de bâtir notre habitation et nos enfants avaient un et trois ans. Réfléchi et déterminé, j’y ai cru, un peu seul au départ, et j’ai ouvert une petite école de musique à Saint-Oyens.»
Et ça fonctionne, puisqu’il «multiplie» les prestations et animations en évoluant en solo ou en petits groupes selon les envies, les opportunités et les rencontres. Ce dernier mot revient assez souvent lors de l’entretien et Lionel le privilégie dans ses activités. «À 15 ans, j’ai eu mon premier engagement dans un EMS morgien. Pas préparé à ce milieu-là et un peu choqué, je me suis alors rendu compte du pouvoir et de la vertu de la musique en songeant à tout ce qu’elle pouvait amener aux personnes.»
En 2014, avec quelques amis, il crée l’association «Les notes Pétillantes» dont les buts principaux sont d’œuvrer pour lutter contre l’isolement et d’apporter un soutien humain aux bénéficiaires des visites en musique. «On voyage dans les souvenirs, les langues se délient, les émotions surgissent, on raconte, on échange, les yeux pétillent», dit un flyer de l’association. Et Lionel d’ajouter: «Cette réalisation constitue une de mes plus belles aventures humaines!»
Claude-Alain Monnard
*Le ciné-concert Bourvil sera rejoué le vendredi 11 mars au Cinéma Rex d’Aubonne. Plus d’infos www.bourvil.ch