« Je ne m’appellerais plus Romain si je ne pouvais plus dessiner ! »
Pour ce numéro, on désirait revenir sur l’année écoulée au travers des dessins de la rubrique «Quand Mange croque» (en ouverture du cahier LOISIRS). C’était l’occasion de rencontrer le talentueux dessinateur de Pompaples, Romain Mange, qui a réalisé plus de 300 dessins hebdomadaires pour le journal depuis 2015!
Romain Mange, fils d’agriculteur, a grandi à Gollion et ne quitterait pour rien au monde la région de Cossonay. Installé depuis 2019 à Pompaples, il navigue entre la ferme de ses parents et son appartement pour s’adonner à ses dessins. Comment est-ce possible de travailler à plusieurs endroits sans perdre aucune feuille? «C’est très simple… je n’ai pas de feuille, rigole-t-il. Je fais tout sur l’ordinateur à l’aide du clavier et d’un stylo qui est relié à une «feuille électronique».
Au marché de Morges
Cet homme de 44 ans a un agenda bien rempli et jongle avec plusieurs activités. «En additionnant tous mes jobs, c’est sûr et certain que je bosse plus qu’un 100%», confie-t-il. Il compile son activité de dessinateur avec celle de chauffeur de bus scolaire à 50%, la semaine. Pas de répit pour autant le week-end! Romain Mange est responsable du marché à Morges qui a lieu tous les samedis. Ce travail consiste à tout mettre en place en portant et déplaçant des charges plus ou moins lourdes, ainsi que toute la gestion. «J’estime à un pourcentage de 30% cette activité. Il faut bosser pour avoir des ronds», lâche-t-il. Et le dessin dans tout ça ? «Je les fais le soir, où lors de mes pauses entre deux services de bus», détaille ce passionné. Dessiner rien que pour lui? Il n’a pas le temps. «Chaque semaine, je crée environ trois dessins que ce soit pour ce journal, «La Torche 2.0» ou encore des mandats privés. J’aime bien avoir des contraintes, que ce soit le délai ou la ligne éditoriale. Je trouve que cela me permet d’avoir un cadre et d’évoluer. Il faut être tenace et rigoureux dans ce milieu». Malgré ses semaines à rallonges, Romain Mange réussit à garder une bonne hygiène de vie. «Je dors au minimum 8 heures par nuit. Je suis chauffeur, la sécurité est ma priorité». Il aime aussi cuisiner, cherche des recettes et les prépare avec amour, en achetant ses produits le plus possible dans les commerces locaux. «En tout, cas, je ne vais jamais en France faire mes achats», précise-t-il.
André Franquin, source d’inspiration
«Quand j’étais enfant, je dessinais souvent sur le coin d’une feuille. À vrai dire, je n’étais pas studieux à l’école», avoue-t-il avec un petit sourire. Lors de son temps libre, il lisait beaucoup de bande dessinée, comme Astérix ou Gaston Lagaffe. D’ailleurs, il confie que le créateur de ce dernier personnage, André Franquin, a beaucoup joué dans la définition de son coup de crayon: «Je pense que les expressions que je dessine viennent clairement de là».
Les vacances et le temps libre ne sont pas vraiment au programme, quoique… «Le dimanche après-midi, avec ma compagne, on aime bien se balader en forêt, l’autre fois, on a été à Mollens par exemple», raconte-t-il. Les quelques jours de vacances qu’il s’octroie, Romain Mange les passe en Suisse. «Je ne vois aucun intérêt à prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde, en plus ça pollue et c’est stressant d’organiser un voyage. Je préfère regarder un documentaire à la TV, je n’ai pas ce besoin d’aller sur place et contempler de mes propres yeux le paysage», s’exprime-t-il sans tabou.
Un avenir serein
Romain Mange conçoit le futur positivement, il aime être publié dans le Journal de la Région de Cossonay. «Mes dessins seront forcément différents avec le temps. On évolue et surtout on affine sa patte», déclare-t-il. Il ne cache pas qu’il souhaiterait se former à d’autres techniques comme la peinture (toujours sur ordinateur).
Romain éprouve beaucoup d’affection pour les dessins américains des années 50-60. Le domaine de la 3D attise aussi sa curiosité, il se verrait plutôt développer cela dans le graphisme. «Hélas, pour le moment, je n’ai aucun temps pour toutes ces choses, mais peut-être qu’un jour ce sera différent…»
Adeline Hostettler