Peu avant le match, l’entraîneur Ivan Gaudiuso nous résumait les mots qu’il avait prononcés dans le vestiaire à ses joueurs: «Soyez à 200%, sans pression, car il nous suffit d’un point pour monter. Restez zen, faites le vide dans la tête, c’est un match normal, jouez comme vous savez le faire. Ça fait trois ans qu’on attend ce moment et c’est pour aujourd’hui!»
Cependant, dans ces instants, chacun ressent un stress intérieur qu’il ne veut ou ne peut pas avouer. Et le début de la partie contre Montcherand, samedi passé, a montré que les gars étaient paralysés par l’enjeu. En effet, à la première minute déjà, les visiteurs ouvraient le score, puis doublaient la mise un quart d’heure plus tard sur des actions qui, depuis le bord du terrain, semblaient assez anodines. «Hou la la! Que se passe-t-il?», ont alors pensé la plupart des spectateurs.
Cossonay gagne le match 4 à 2
Après vingt-deux minutes de jeu sous un soleil «chaleureux», l’arbitre de la rencontre a décrété une pause boisson pour permettre aux acteurs de se désaltérer. On ne sait pas ce que les footballeurs locaux se sont dit, mais cet arrêt s’est avéré bienfaisant: les Bleu et Blanc ont repris leurs esprits et la «remontada» pouvait débuter. À la mi-temps, tout était dit grâce à deux doublés d’Arnaud Renevey (25’ et 44’) et d’Antoine Vigand (37’ et 40’). «Ouf!»
Le reste s’est disputé en mode gestion de la part des locaux qui auraient pu aggraver le score à deux ou trois reprises. Mais une latte, le manque de chance ou le gardien de Montcherand stoppant un penalty ont empêché que «ça» rentre!
L’important était surtout d’éviter que l’adversaire revienne au score, de garder la tête froide, de faire courir le ballon et d’attendre le coup de sifflet final libérateur au terme duquel tout le contingent s’est précipité sur la pelouse.
« Un formidable état d’esprit »
Des fumigènes, une banderole, un entraîneur projeté en l’air, du champagne ou tout autre liquide, le président dont le crâne vire au bleu et blanc, une haie d’honneur de la part des joueurs du FC Montcherand, des rires, un speech d’équipe au milieu du terrain où le capitaine évoque «un formidable état d’esprit entre nous qui se trouve récompensé.» Le coach, remercié par plusieurs joueurs, félicite son groupe et se dit fier du chemin parcouru.
Finalement, sur le moment, une joie contenue, peut-être parce que le début de la rencontre aurait pu tout faire basculer dans l’autre sens. (L’ambiance s’est-elle «déchaînée» en cours de soirée? On ne sait pas…) «J’ai flippé après ces 20 minutes initiales, me demandant si tout était foutu!», reconnaît un joueur, avant d’ajouter que «cinq points d’avance sur FC Venoge II, notre poursuivant immédiat, c’est clair et net!» Alors, bravo et bon vent pour la suite!
Claude-Alain Monnard