Cette année, vous avez essayé de planter des artichauts dans votre potager. Mais maintenant, vous vous inquiétez à la vue de vos plants complètement secs et vous vous demandez s’ils ne sont pas morts! Pas de panique, je vous explique.
L’artichaut, Cynara scolymus, est une sorte de chardon vivace qui, après maintes sélections, produit un légume-fleur très apprécié sur le bassin méditerranéen mais aussi en Bretagne. Pour en avoir au potager, on peut soit procéder par semis (le moins cher) ou par plantation d’oeilletons. Lorsque la floraison (la récolte) est passée, la tige productrice ainsi que les feuilles sèchent complètement, comme les framboisiers remontants. Cela produit souvent un effet inquiétant, car on croit, à tort, que le plant est éteint. Il n’en est rien! Des oeilletons apparaissent alors au pied courant octobre ou au début de l’année suivante et ce seront ces derniers qui donneront la récolte prochaine. Il est donc impératif par chez nous de protéger les pieds des artichauts du froid. En effet, malgré des variétés plus résistantes au froid comme le «Vert Globe» ou le «Gros vert de Laon», ils ne supportent pas les températures inférieures à -5 degrés. Pour ce faire, utilisez des feuilles mortes ou un paillage de roseau de Chine à leurs pied en suffisance (trente centimètres minimum). Grâce à cette méthode, vous devriez pouvoir conserver vos artichauts d’une année à l’autre surtout si vous ne dépassez pas une altitude d’environ 600 mètres. Comme à l’accoutumée, seul le temps (qui passe et qu’il fait) nous dira si votre jardin peut accueillir ce légume-fleur. N’oubliez pas que dans «artichaut» on entend «chaud». Donc un endroit ensoleillé et un emplacement chaud sont exigés.
Attention, il épuise les sols
Avant de clore le chapitre, notons que l’artichaut s’utilise aussi à des fins d’ornement. Avec ses feuilles dentelées et ses fleurs d’un violet puissant, il anime tous endroits par sa présence. De plus, les fleurs sont adorées par les pollinisateurs comme les abeilles qui peuvent y passer de longues minutes à la fois pour trouver de la nourriture, mais aussi pour essayer d’en ressortir. Encore une chose, il épuise les sols car il est très gourmand. Donc chaque trois ou quatre ans, on le déplace à un autre endroit et on apporte beaucoup de fumier durant l’automne.
Christophe Nançoz