Construite il y a 30 ans par Bertrand Bommottet, la Ferme du Bornalet est le fruit d’une belle continuité générationnelle. Ici, on transmet avec passion un savoir-faire familial de longue date. En janvier 2019, c’est sa fille Virginie et son mari Daniel Alexandre Bischoff qui ont repris le flambeau. La mission n’est pas simple, l’une est assistante médicale, l’autre chanteur, mais tous les deux partage cette passion pour l’agriculture depuis l’enfance.
Un magasin depuis un an
Dans la famille, elles sont trois soeurs et c’est Virginie qui a croché. Ce n’est pas anodin, elle est la première femme à reprendre l’exploitation. Et quand on lui pose la question de la dureté du travail, elle répond en souriant: «Mon père a beaucoup automatisé et on a continué dans cette optique. On porte des charges de 50 kg et il faut de la force pour manier le gros bétail, mais une femme peut y arriver». Cela dit, les débuts étaient difficiles: «Prendre ça sur les épaules, c’est quand même beaucoup!».
À deux, le couple a vécu les défis, les réussites, mais aussi des échecs. Il n’y a pas de secret, l’apprentissage se fait sur le terrain, mais la fierté d’avoir osé le faire est plus forte que tout: «Si une de mes filles est motivée dans un quart de siècle, ce sera la dixième génération et c’est incroyable!», s’exclame Virginie.
Le 3 octobre dernier, le magasin a fêté sa première année d’existence lors d’une journée marquée par une «mini-désalpe» pour le folklore au centre de Penthaz. Au son des cloches, les vaches ont dévoilé de belles décorations florales.
Avec l’aide de la famille, les travaux ont débuté en juin 2019. Le rythme était considérable: «Le sol était sur plusieurs niveaux, j’étais enceinte de ma deuxième et on fait des travaux tous les soirs après le travail, même le weekend», explique Virginie. En octobre 2019, ce qui était une petite écurie avec trois génisses est devenu avec le temps une adresse incontournable qui propose en plus de la viande d’excellents produits de la région.
On achète souvent en grande surface sans se questionner sur le traçage. Tout comme nos enfants, on n’est pas habitués à aller à la rencontre des agriculteurs. C’est justement ce lien si précieux que l’on cherche à retisser aujourd’hui à la Ferme du Bornalet. Cette dernière a accueilli le sourire de nombreux enfants ravis de découvrir le jardinage, l’amour pour le produit et surtout le respect de l’animal.
Ici, toutes les vaches portent un prénom et partagent une histoire.
Geneviève Muradova