Adolescente, son rêve était d’intégrer le Ballet Béjart, ce qu’elle réalis durant un an, après avoir étudié à l’Association pour la formation de jeunes danseurs à Béthusy, puis à l’École-atelier Rudra Béjart. Ensuite, elle danse pour la troupe Aliénor – ballet contemporain – de Bordeaux, puis elle plaque tout!

Plongée dans le monde professionnel à 18 ans, elle se confronte à une certaine réalité et elle doute assez vite. La compétition entre artistes passe mal? Non, elle y est habituée. Mais le manque de respect de certaines personnes qui la dirigeaient l’indispose. Au début, elle baisse la tête et fait avec, puis, au fil des mois, cette grande gêne s’accumule. «Parviens-tu à te projeter sur le long terme et vivre de cette manière-là?», se questionne-t-elle. Un matin, au réveil, après un lent cheminement, la réponse s’avère négative. «Une immense déception, du chagrin, de la tristesse», relève Maï Houlmann. «Mais comme je m’efforce de remédier aux situations quand ça ne va pas, j’ai voulu rebondir et trouver quelque chose me donnant la possibilité d’être heureuse et moi-même en tant que personne.»

Elle prend donc contact avec une conseillère en orientation professionnelle qui, au vu de son parcours, lui suggère la voie de la promotion de l’activité physique et de la santé. Maï opte pour ce changement radical, elle effectue divers stages et débute son apprentissage à 21 ans, ici à Cossonay. «J’apprécie le contact avec les gens, ce que je recherchais. Ce job développe aussi la capacité d’adaptation, les conseils donnés aux personnes sont importants et cette activité permet aussi, à titre personnel, de s’entretenir physiquement. »

Fière de son adoption

Maï a vu le jour au Vietnam et a été adoptée bébé par l’entremise de Terre des Hommes, tout comme son frère aîné. Elle ne garde aucun souvenir de son lieu d’origine, si ce n’est au travers des photos que ses parents ont prises sur place. «Y retourner? J’attends le bon moment, mais je ne sais pas quand ce jour viendra!»

Maï se dit fière et chanceuse de cette adoption, une enfance heureuse où rien n’a manqué. «Par contre en classe, ça n’a pas été simple. Nous étions les seuls Asiatiques de l’école, nous attirions une certaine curiosité et on a été l’objet de critiques et de railleries. Bref, j’ai été très contente quand nous avons déménagé à Blonay. Mais c’est aussi dans cette campagne fribourgeoise que j’ai découvert la danse, ma passion.»

Le parcours de Maï s’est poursuivi au Collège de Béthusy, puis elle a résidé durant trois ans à temps plein au Centre sports études de La Pontaise. «Ce cadre m’a plu, même si j’étais une adolescente rebelle. Je le suis un peu moins maintenant!», avoue-t-elle dans un grand éclat de rire. «Il y avait beaucoup de règles à suivre. Je n’ai pas toujours forcément apprécié certaines circonstances, mais au final, je suis reconnaissante de l’éducation et de la formation qui m’ont été données.»

Objectif CFC

À court et moyen terme, Maï souhaite obtenir son CFC – ce dont nous ne doutons pas! –, puis retrouver une indépendance lors de ce recommencement. «Je me projette également dans le futur avec mon compagnon venant de Grèce et m’imagine volontiers vivre dans une grande ville», ajoute celle qui se décrit comme une personne sensible, douce, mais aussi vive, expressive et impulsive. Ce dernier trait de caractère lui a d’ailleurs joué pas mal de tours, «mais maintenant j’ai acquis la capacité à prendre du recul.»

Au quotidien, la musique l’accompagne sans cesse, que ce soit l’électro, la house, le groupe Queen, les pièces de piano de Chopin ou les grandes oeuvres de Beethoven. Elle aime bien passer du temps avec les personnes qui lui sont chères et, bien sûr, elle apprécie le sport de manière générale, «cependant, je ne me botterais pas les fesses pour aller faire du jogging!», conclut-elle en se marrant.

Claude-Alain Monnard

Profil express

Dans le monde de la danse, un artiste marquant Gil Roman
Un bon souvenir de danseuse La «dernière» d’une série de spectacles. Une sensation de liberté après un travail couronné de succès
Tes sentiments sur les planches Dans les coulisses, un gros stress. Puis, sur scène, une forme de déconnection et du plaisir
Pour illustrer un nouveau billet de banque Un ou une humoriste pour donner un peu de dérision
Une devise Ne jamais avoir de regrets
Un don de la nature Celui des maths, branche qui m’a fait souffrir en classe
Des lieux de séjour Cap Ferret, l’océan, les Cyclades en Grèce
Des personnes importantes Mon compagnon Antonis. Mes parents qui seront toujours là
Un endroit où tu te sens bien A la maison !

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