Le Venoge prend de l’âge et ça lui réussit bien. D’abord en termes de programmation: pour composer la superbe affiche de cette 25e édition, le festival de Penthalaz a ferré quelques gros poissons assez uniques pour la région. Tels les Prophets of Rage, qui comprend des ex-membres de Rage Against The Machine et de Cypress Hill, ou The Jacksons, frères du défunt Michael. Mais c’est aussi en termes de finances et de développement que l’événement vieillit sereinement. Et ce malgré un déménagement programmé pour l’an prochain.

Son président, Greg Fischer, (photo) fait le point.

Greg Fischer, comment s’est passée la préparation de cette 25e édition?
– Super bien, malgré une météo un peu défavorable la semaine dernière. Mais nous étions dans les temps avec le montage pour accueillir les 6500 festivaliers et les 300 bénévoles par soir.

Plusieurs festivals ont évoqué leurs difficultés à «remplir », en raison de l’offre pléthorique. Le phénomène vous touche-t-il aussi?
– Comme nous étions au même niveau de prélocations que l’an dernier, je qualifierais la situation de positive. Les soirées de mercredi et jeudi se sont bien vendues, même s’il restait encore de la place. Mais on sait qu’au Venoge, beaucoup de billets s’écoulent encore un ou deux jours avant le festival. Nous ne sommes donc pas inquiets.

Chaque année, vous apportez des nouveautés. Après la grande terrasse VIP, l’ajout d’une soirée, vous installez une troisième scène. Votre budget a donc sensiblement augmenté?
– Nous avons un peu plus de partenaires et de sponsors que l’an passé. C’est ce qui nous a permis de nous offrir cette troisième scène. Et de mettre un petit peu plus le paquet sur les têtes d’affiche. Mais le budget en lui-même n’a finalement pas tellement augmenté.

À combien se monte-t-il?
– Il est d’un certain montant… Nous ne communiquons pas les chiffres. C’est une règle à laquelle nous nous tenons depuis longtemps.

Le festival a désormais tout d’un événement professionnel. Fini le bénévolat?
– Non, l’équipe est toujours entièrement bénévole. À part bien sûr les entreprises que l’on mandate pour installer certaines infrastructures. Et une partie de la communication. Dans l’idéal, nous aimerions pouvoir ouvrir un ou deux postes salariés. Mais nous restons limités dans nos moyens. En 2018, nous sommes arrivés tout juste à l’équilibre. Pour le moment, notre objectif est surtout que le festival demeure sain et pérenne.

Justement, on sait que les nuisances subies par les voisins sont un problème pour l’avenir de l’événement. Vous aviez évoqué un possible déménagement. Où en êtes-vous?
– Ce que je peux vous dire, c’est que cette 25e édition sera la dernière sur le site actuel de Penthalaz. Nous sommes en train de finaliser les discussions avec une commune, qui nous a donné son accord de principe. Il s’agit d’un lieu qui borde la Venoge. Mais je ne peux pas en dire plus.

Ce déménagement impliquera-t-il des investissements supplémentaires?
– L’objectif, c’est de conserver le même budget. Et nous devrions y arriver. Grâce au nouveau terrain que nous allons investir, nous pourrons faire des économies sur certains postes. Mais investir sur d’autres. Au final nous devrions rester sur le même budget de fonctionnement.

Dernière nouveauté, cette année: le passage au cashless. Le système fait débat. Avez-vous bien pesé le pour et le contre?
– Nous y réfléchissions depuis quatre ans. Beaucoup de festivals s’y sont mis. Certains avec succès d’autres sans. Nous sommes allés dans plusieurs événements cashless, pour voir comment cela fonctionnait. Et être sûrs de choisir le bon système. Nous avons opté pour la plus grosse entreprise du domaine, qui est notamment présente sur le Hellfest, en France, où cela fonctionne très bien. Nous ne sommes pas à l’abri d’un couac. Mais on s’est donné le maximum de moyens pour que cela se passe bien.

Pour terminer, quelle est la tête d’affiche de l’édition dont vous êtes le plus fier?
– Je crois bien que cette année c’est IAM (n.d.l.r.: à voir demain samedi). D’abord parce que je suis fan depuis très longtemps. Et puis parce que cela faisait trois ans que nous essayions de les avoir. Là, en plus, ça tombe sur notre 25e. C’est un beau cadeau d’anniversaire!

Antoine Guenot / La Côte.ch

VENDREDI 23 AOÛT: Clean Bandit / Lost Frequencies / The Avener / Feder / Klingande / Broken Back / Naya / Igor Blaska

SAMEDI 24 AOÛT: IAM / Bub Inc. / Alice Merton / Diva Faune / Hugo Barriol / Lakevoices

DIMANCHE 25 AOÛT: Journée des familles: Amir / Jenifer / Jérémy Frerot / Le concert de T’choupi / Cirque Coquino

Plus d’infos www.venogefestival.ch

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