Le préfet honoraire qui murmurait à l’oreille des chevaux
Le 26 mai dernier, dans sa 102e année, s’est éteint André Despland, doyen de Cossonay et préfet honoraire de l’ancien district, qui a marqué durablement cette région qu’il chérissait tant. L’occasion pour le Journal de la Région de Cossonay de lui rendre un hommage à travers un album photo consacré à sa passion des chevaux d’une part et, d’autre part, à la centième édition de l’Abbaye de Cossonay en 1945, évènement lors duquel André Despland a rencontré sa future épouse, Gabrielle Mange.
Cent ans au Pré-aux-Moines
Né à Allens le 11 octobre 1917 dans une famille paysanne, cet époux et père de quatre filles puis grand-papa de dix petits-enfants et cinq arrière-petits enfants a eu une vie bien remplie. Il a été agriculteur, capitaine de cavalerie, municipal à Cossonay, président du parti radical de l’arrondissement et préfet du district de Cossonay, entre autres.
Lors de son centième anniversaire, le 7 octobre 2017 au Pré-auxMoines, la conseillère d’Etat Béatrice Métraux lui adressé une lettre de félicitations dans laquelle elle écrivait: «Vous avez été préfet du district de Cossonay du 1er avril 1971 au 31 octobre 1987. Durant tout ce siècle, vous avez été le témoin d’autant de progrès fantastiques que d’événements tragiques qui ont bouleversé l’histoire de l’humanité. Que de chemin parcouru d’expériences acquises et d’histoires à partager!»
Esprit de conciliation
Cette journée de centième anniversaire, en présence des autorités cantonales et communales, restera comme un beau moment pour André Despland. Il a été très ému de recevoir de nombreux témoignages dans lesquels son esprit de conciliation, sa bienveillance, sa fidélité dans ses amitiés, son humour et son engagement joyeux au service de la communauté ont été tour à tour évoqués.
Citons à ce propos les mots de son collègue préfet honoraire Robert Chanson, qui disait: «S’adressant à toi lors de ton départ de la préfecture en 1987, Philippe Pidoux déclarait qu’en qualité de cavalier, tu t’es élevé au-dessus des obstacles! Nous pouvons ajouter à ce compliment que tu as toujours été un homme de contact, dans un climat de confiance et de respect, tu as présidé et contribué au développement de la région et du district. En voici quelques exemples: la construction du collège de Cossonay, l’adhésion des communes aux conventions scolaires, l’organisation des activités de l’association de la Région de Cossonay, l’organisation des soins à domicile sans oublier, bien sûr, la création et la présidence du Musée du Cheval à La Sarraz…»
Rappelons enfin qu’André Despland fut membre de la Chorale de Cossonay durant de nombreuses années. D’ailleurs, le chant choral et la pratique de la musique ont fait partie intégrante des activités familiales. Une semaine encore avant son décès, Monsieur Despland aimait écouter et chanter les célèbres chansons de Jean VillardGilles «Les Trois Cloches» ou «Le Bonheur».
Evoquant la Fête des Vignerons 2019 qui s’est ouverte hier jeudi 18 juillet, il rappelait avec émotion le point culminant de chacune de ses manifestations d’envergure au fil du siècle, soit le chant de bergers devenu un hymne patriotique: «Le Ranz des vaches». Et il s’est mis aussitôt à le chanter…
Pascal Pellegrino