MONTRICHER – ZOÉ VIONNET, APPRENTIE TECHNOLOGUE DU LAIT AU TOP.
Lors des championnats des métiers de Suisse romande 2019, quatre personnes se sont qualifiées pour le championnat national des métiers à Flawil. Parmi elles, une seule jeune femme, soit Zoé Vionnet (24 ans) qui travaille pour Aebifrom SA à Montricher, soit La Fromagerie Gourmande. Ce faisant Zoé fait partie de ces jeunes femmes qui bouscule les clichés sur les métiers en se formant comme technologue du lait (fromagère). En dernière année d’apprentissage, elle participera donc, le 16 novembre prochain à Flawil (Saint-Gall) à la finale des SwissSkills qui verra s’affronter les meilleurs apprentis technologues du lait de tout le pays.
Portrait d’une passionnée
Mais laissons-lui la parole pour se présenter: «Je suis née à Monthey où mon père était enseignant, mais j’avais un grand-père paysan et j’ai toujours aimé les animaux et la nature. À la fin de l’école obligatoire, je n’avais pas encore d’idée précise sur mon futur et j’ai continué les études au gymnase de SaintMaurice, où j’ai obtenu une maturité latin-anglais. Une longue période de maladie a suivi. Elle a été propice à la réflexion sur mon devenir.
À la suite de cet épisode, j’ai fait des stages de trois semaines d’aide à la ferme. Lors de l’un de ces stages, sur un alpage qui produisait du fromage, j’ai pris conscience que j’aimais le travail manuel, les animaux et la nature.
J’ai débuté mon apprentissage de fromagère dans le canton de Fribourg. Mais j’ai dû l’interrompre à cause de conditions de formation inappropriées. Heureusement, j’ai pu poursuivre mon apprentissage au sein de l’équipe de La Fromagerie Gourmande sous la conduite d’Etienne Aebischer. J’ai été bien acceptée et il y a une superbe ambiance dans un environnement de travail moderne. Les cours professionnels de «technologue du lait» se donnent à Grangeneuve (Posieux FR). C’est sur ce site que s’est effectuée la sélection des quatre Romands pour la finale suisse des SwissSkills.»
Certes le robot qui retourne et frotte les fromages en cave a bien soulagé le fromager mais le travail ne reste-il pas astreignant, lié au fait que le lait est produit 365 jours par an! «Oui, répond Zoé, le travail débute chaque matin à 5h. L’aprèsmidi est en général libre et on recommence à 17h et ceci 12 jours de suite, puis j’ai deux jours de congé. Ce n’est pas évident pour la vie sociale, alors il faut s’adapter. J’ai du plaisir à être toujours en mouvement et, même si le travail semble être répétitif, il est en réalité varié et demande attention et précision car le lait est une matière vivante qui n’est pas homogène d’une cuve à l’autre et qui évolue selon les saisons. En plus du fromage, on élabore aussi des yoghourts et du beurre. On doit toujours produire de la qualité pour la satisfaction du consommateur. C’est valorisant!»
«Après mon apprentissage, j’aimerais travailler l’été sur un alpage et l’hiver en fromagerie. Mais, mon bonheur serait d’avoir l’opportunité de produire du lait avec mes propres animaux, puis de le transformer en produits finis. Je pourrais ainsi allier ma passion pour mon métier, les animaux et la nature.»
Arnold Grandjean