Guide pratique: comprendre la colique chez le cheval
Les chevaux, tout comme les autres animaux, peuvent souffrir de coliques. Ce trouble digestif, bien que parfois bénin, peut vite devenir une urgence vitale. Une intervention rapide des propriétaires et des soins adaptés sont essentiels pour minimiser les risques. Mais comment en reconnaître les signes?
Le terme de colique désigne toute douleur abdominale, le plus souvent liée au système digestif. Cela ne désigne donc pas une maladie unique, mais un éventail de problèmes digestifs, allant d’une simple crampe à une torsion intestinale nécessitant une intervention chirurgicale.
Un stress extérieur, un manque d’hydratation, de grandes variations de température extérieure, l’ingestion d’une trop grande quantité d’aliments, une infestation parasitaire ou encore une fermentation excessive du bolus alimentaire font partie des facteurs potentiellement responsables de coliques.
Reconnaître les signes
Les marqueurs varient selon l’animal et la gravité de la situation. Chez le cheval, voici quelques symptômes à reconnaître: grattage du sol ou roulades fréquentes; regards insistants vers les flancs; refus de manger ou boire; transpiration excessive ou respiration accélérée.
Des signes plus discrets, comme un manque d’énergie ou une posture anormale (dos arqué, jambes campées, flehmen – soit l’action de retrousser la lèvre supérieure) doivent également être pris au sérieux. À noter que l’intensité des symptômes n’est pas toujours proportionnelle à la gravité de la colique. Tout comme un cheval qui fait des crottins après avoir présenté des signes de colique ne signifie pas forcément que cette dernière est résolue.
Que faire en cas de troubles digestifs
1.Observer et noter les symptômes. Prenez note des comportements inhabituels, du temps écoulé depuis l’apparition des signes, et des éventuels facteurs déclencheurs.
2. Appeler votre vétérinaire. Une colique est une urgence. Une intervention rapide est nécessaire pour maximiser les chances de guérison.
3. Lui retirer l’accès à l’alimentation.
4. Si vous avez la possibilité, faire marcher votre cheval. Cela pourra le soulager un peu.
5. Mettre votre cheval en sécurité. S’il se roule de manière incontrôlable, placez-le dans un espace dégagé pour éviter les blessures.
6. Ne pas prendre d’initiatives risquées. Évitez de donner des médicaments ou des substances sans avis vétérinaire: cela pourrait masquer les symptômes ou aggraver la situation.
Adopter les bons réflexes
Les coliques ne sont pas une fatalité. Une bonne gestion quotidienne peut réduire significativement les risques; veillez donc à adopter les réflexes suivants:
1. Une alimentation adaptée. Privilégiez une nourriture de qualité, riche en fibres, et évitez les changements brusques de régime.
2. Une hydratation suffisante. Assurez-vous que votre cheval boive régulièrement, en particulier en hiver. Vous pouvez tiédir l’eau ou ajouter un fond de jus de pomme pour la rendre plus appétente.
3. Une activité physique régulière. Un cheval actif maintient un transit intestinal plus efficace.
4. Vermifuges et soins dentaires. Les parasites et les problèmes de mastication peuvent perturber la digestion.
Réagir avec calme
Face à une colique, l’angoisse est naturelle, mais elle ne doit pas paralyser. Avec une observation attentive, des gestes adaptés et une intervention vétérinaire rapide, de nombreuses coliques se résolvent sans gravité. Cependant, chaque colique est unique: un diagnostic rapide et précis ainsi que des soins adaptés restent les clés pour offrir à votre cheval les meilleures chances de rétablissement.
LUCIE SOULAN, VÉTÉRINAIRE À SENARCLENS