Un Eclépanais de 19 ans, as des jeux vidéos

Mi-octobre, le TCS organisait une grande compétition d’eSport dans la halle d’exposition de Berne. Plus de 2000 joueurs répartis dans des centaines d’équipes, certaines compétitives, d’autres là pour le fun, se sont affrontés au sein de treize tournois, trois jours durant.

Parmi elles, la Cloud eSport, créée en 2023 par l’habitant d’Eclépens, Evan Guedes. À 19 ans, ce passionné de jeux vidéo s’est inventé un destin de président et de coach au sein de l’association du même nom. Ambitieuse et compétitive, son équipe comprend treize joueurs suisses et internationaux triés sur le volet. Trois d’entre eux sont venus spécialement d’Angleterre pour participer à la compétition du TCS. «Grâce à un sponsor, nous avons pu les inviter quatre jours, visiter Brienz, Interlaken et Berne.»

Une histoire de mental

Ils ont ensuite participé et remporté le tournoi de «Rocket League», un jeu de football d’Arcade avec des voitures opposant deux teams de trois joueurs. «Vingt-deux équipes étaient inscrites, nous avons passé la phase de poules en gagnant neuf de nos dix matchs, puis lors de la phase éliminatoire, nous avons tout gagné», relate Evan Guedes, qui ne cachait pas sa fierté de voir ses protégés s’imposer.

Ce n’est pas le seul succès que la Cloud eSport a à son actif depuis sa création. Fin septembre, quatre autres de ses joueurs écrasaient la concurrence lors d’un tournoi de «League of Legend», un jeu de stratégie opposant deux équipes de cinq joueurs, lors de l’événement organisé par l’association FER à Yverdon-les-Bains.

Les boys ont même aisément disposé en finale du Lausanne-Sport eSports, une branche officielle du club étendard de la capitale vaudoise, sur le score de 3-0, empochant un prix de CHF 1250.-. Une victoire éclatante «où le mental a beaucoup joué, analyse Evan Guedes. Nous étions en mauvaise posture lors de la première partie, mais nous avons réussi à retourner la situation en profitant d’une erreur du LS.»

L’eSport reconnu par le CIO

En Suisse, le sport électronique est encore confidentiel, mais les choses bougent depuis que le CIO l’a officiellement reconnu comme une activité sportive cet été. «On va bientôt être pris au sérieux, assure Evan Guedes. Des démarches sont entreprises pour la reconnaissance d’une fédération suisse. Le Canton de Vaud devrait suivre. En ce qui nous concerne, on vise la ligue européenne, et pourquoi pas, à terme, les JO de l’eSport, dont la première édition se tiendra l’an prochain en Arabie Saoudite.»

Pour l’heure, l’équipe d’Evan Guedes a dans sa mire les Genevois de Team BDS, champions du monde, notamment, du jeu «Rocket League». Pour s’améliorer, ses joueurs s’entraînent assidûment, parfois jusqu’à six heures par jour en mode individuel, trois en équipe avant les compétitions. «Nous organisons des matchs amicaux contre d’autres équipes de Suisse, que nous enregistrons avant de les analyser lors de sessions de visionnage vidéo, comme au football», éclaire Evan Guedes.

Scolarité prioritaire

Lui-même a baigné dans la culture du jeu vidéo dès ses quatre ans, ne comptant pas ses heures, ado, sur les jeux «Cubik» ou «Minecraft». «Puis, lors de mon apprentissage de commerce, j’ai perdu mon niveau, c’est pourquoi j’ai décidé de monter et coacher une équipe. C’est elle qui réalise à présent mes rêves, j’en suis très fier.»

Aux parents qui s’inquiètent d’une éventuelle dépendance de leurs enfants aux jeux vidéo, Evan Guedes rappelle que cette activité est aussi un moyen d’apprentissage, permettant de développer des capacités motrices et d’apprendre l’anglais. «Cela étant, il faut aussi mettre des barrières pour qu’ils ne jouent pas la nuit, par exemple. La scolarité doit rester prioritaire et il faut s’assurer qu’ils ne gâchent pas leur avenir, car l’eSport reste un environnement instable où il n’est pas aisé de faire carrière.»

MAXIME MAILLARD

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