Le peintre de Mont-la-Ville écrit une carte postale d’un endroit où il a posé son chevalet. Aujourd’hui, il est inspiré par l’abbatiale de Romainmôtier.
À William et Philippe Dubath,
Cher William, en arpentant le village médiéval, carnet et crayon à la main, je réalise une esquisse pour mon prochain tableau. Quel angle adopter pour un sujet si magistral ? Avant de mobiliser mes pinceaux durant des heures, il s’agit de faire un bon choix. Ici, le coup d’œil est à couper le souffle: le corps de l’abbatiale est dans l’ombre, laissant émerger un clocher baigné de lumière.
Entre deux croquis, je visite l’exposition à la Grange de la Dîme où tes toiles épurées aux motifs géométriques recouverts de blanc évoquent l’Absolu. À l’opposé de ta démarche, Pierre Soulages avait trouvé la lumière à partir du noir…
L’ombre et la lumière.
Bonjour Monsieur Dubath, sur ma toile bariolée de façon abstraite, le dessin de l’abbatiale se révèle petit à petit. Suivant mon croquis réalisés hier matin à Romainmôtier, je poursuis mon travail à l’atelier. La peinture acrylique me permet de retrouver la spontanéité de l’esquisse, convoquant un traitement plus moderne. D’anciens journaux me servent à décharger les pinceaux gorgés de couleur pâteuse. Je tombe sur votre chronique en page vingt-huit du Journal de Morges. Interpellé , je m’octroie une minute de lecture. Vous évoquez la beauté des paysages d’automne, Leonard Cohen, un dealer traînant à la gare qui se révèle héroïque…
L’ombre et la lumière, encore, à l’instant de torcher mes pinceaux!
GILLES-EMMANUEL
Contact Gilles-Emmanuel Fiaux
Site web: www.gef-art.ch
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