Jeudi 11 mai, une lettre a fait sensation lors du Conseil communal de La Sarraz. Juste après le début de la séance, l’assemblée a appris avec surprise la démission de la conseillère municipale Anne Gueye-Girardet (non présente à la séance); ce départ sera effectif au 31 mai 2023.
Deux ans après son élection, l’unique représentante du groupe Solidaires quitte donc l’exécutif. Une décision qu’elle qualifie de «lourde» et «difficile». Dans sa lettre, l’élue sarrazine dénonce notamment «la décision [de la Municipalité] de ne pas investir de deniers publics du budget communal dans le plan climat».
Manque de communication?
Les réactions à l’annonce de cette nouvelle ont été diverses. Le président du Conseil Antoine Martin (du groupe Indépendants – IND) l’a ainsi commentée: «Les moyens à disposition ne sont pas à la hauteur de ceux attendus. On peut comprendre que la désillusion prenne racine.» Les Solidaires ont pour leur part déploré que «la Municipalité n’ait pas réussi à communiquer et trouver des compromis».
Le syndic Daniel Develey (PLR) a déclaré qu’il ne commenterait pas cette démission et a promis d’assurer la transition de manière pérenne. La date de l’élection complémentaire à la Municipalité sera communiquée bientôt.
La séance a aussi été marquée par l’acceptation à l’unanimité des deux préavis soumis aux 48 membres du Conseil présent(e)s.
Premier sujet abordé, le projet de réaménagement et de revitalisation de l’ancienne pisciculture, qui continue d’évoluer. Le Conseil a décidé d’amortir les 50’000 francs de dépassement budgétaire déjà occasionnés et a, en plus, débloqué 25’000 francs pour permettre de finaliser l’étude du projet.
Soutien financier au Château
Second objet étudié, le Château de La Sarraz sera soutenu selon un modèle dépassant les indications de la Municipalité. En plus de valider le préavis initial de CHF 200’000.- de soutien pour l’exploitation du Château (répartis sur quatre ans), les conseillères et conseillers ont accepté les recommandations de la Commission des finances, qui préconisait d’administrer la somme sur deux ans au nom de l’urgence. Le montant servira notamment à contribuer à la réfection de la salle Mandrot, complémentant l’argent déjà alloué par les affaires culturelles vaudoises et récolté via un financement participatif, et à diversifier son offre touristique.
En parallèle, le syndic Daniel Develey a tempéré les ardeurs: «À l’avenir, la commune de La Sarraz n’aura plus les moyens de soutenir le Château de manière pérenne.
Les membres de la Fondation du Château et ses soutiens ont par ailleurs pu fêter l’octroi de ce financement, à l’occasion de leur repas de soutien organisé le lendemain, avant que la commune ne doive se serrer la ceinture.
TEXTE ET PHOTOS KILLIAN RIGAUX
L’élue démissionnaire dénonce un «rétropédalage incompréhensif» de la Municipalité
” C’est une démission politique “, annonce d’emblée Anne Gueye-Girardet. Quatre jours plus tôt, jeudi 11 mai, le Conseil communal de La Sarraz apprenait sa désolidarisation de la Municipalité au travers d’une lettre, qui fixe son départ au 31 mai 2023.
Après sept ans d’exercice en tant que conseillère communale et deux ans au poste de municipale, la Solidaire quitte ses fonctions à cause de problèmes à l’exécutif sarrazin, traduits par un blocage politique. «Malgré un plan de législature 2021-2026, que je vous invite à consulter sur le site de la commune et qui a suscité l’enthousiasme collectif, ce pas en avant vers une politique plus inclusive et durable se traduit aujourd’hui par des décisions municipales qui constituent un véritable rétropédalage incompréhensif», précise l’élue dans sa lettre. La docteure en géosciences et environnement dénonce une «stratégie [de la Municipalité] pour attaquer le plan climat» un an après le début de ce projet, au moment de prendre des décisions concrètes.
L’événement déclencheur est survenu à la fin du mois d’avril : «Des décisions ont été prises par la Municipalité alors que j’étais absente pour une intervention médicale; des fonds et ressources humaines ont notamment été retirés du plan climat, allant ainsi à l’encontre de nos directives», reproche Anne Gueye-Girardet. «Je pense que je dérange», résume-t-elle.
L’élue retient cependant des bons éléments de son travail à la Municipalité, dont «la gestion de dossiers passionnants, au sein d’une équipe dotée de compétences complémentaires. J’espère que cette secousse permettra la reprise du plan climat initial demandé par l’assemblée délibérante.»
Un souci persiste cependant chez la Solidaire: le risque de la perte de la représentativité de son parti à l’exécutif après les élections complémentaires à venir. «La Municipalité ne garantirait alors plus la formule magique locale», conclut-elle.