Gilles-Emmanuel Fiaux, peintre de Mont-la-Ville , écrit une carte postale d’un endroit où il a posé son chevalet. Aujourd’hui, le site des jonquilles sauvages à Eclépens.

Chère Brigitte,

En cette période d’immobilisation, que dirais-tu d’une balade en forêt sur un sol parsemé de jonquilles? Un déplacement imaginaire avec comme tremplin cette peinture.

C’est parti! Chaussons nos bottes de sept lieues, sans fatigue ni genoux douloureux. Enjambons les collines jusqu’au pied du Mormont. Là, une armée de fleurs déployant un jaune puissant comme le son des cuivres nous reçoit. Coquettes fées des sous-bois, elles entonnent une joyeuse farandole. Très impressionné par cette infanterie végétale en mode symphonie champêtre, je fais un pas de côté, cerné de toutes parts.

Une fillette est aussi venue admirer les jonquilles, portées par un songe ou accompagnée par ses parents… est-ce celle que tu as photographiée ici deux ans plus tôt? Sous mes pinceaux, elle a grandi…

Dans cette broderie au pays des songes, tissée par centaines de touches à l’huile, nous évoluons comme Little Nemo parmi les buildings dans la bande dessinée de Winsor McCay. Avec nos grands pieds, nous risquons de bousculer ce petit monde qui grouille au sol, dans les herbes et le feuillage et qui pourrait aussi sortir d’une illustration de Kreidolf.

Toutes ces couleurs jaillissant de la palette du grand peintre de l’univers nous disent que le printemps est revenu!

GILLES-EMMANUEL FIAUX

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