Lilian, 18 ans, de Saint-Cierges, nous écrit un article sur le HC Fribourg-Gottéron
Lilian Berset de Saint-Cierges a participé à un ministage de journalisme de deux jours au Journal de la Région de Cossonay. À cette occasion, nous lui avons demandé de rédiger un article sur un sujet de son choix. Il a opté pour l’équipe de hockey de Fribourg-Gottéron.
Lorsque j’étais petit, mon oncle me prenait avec lui au match du HC Fribourg-Gottéron. On partait à deux voitures avec ma famille et la sienne et on se retrouvait à la BCF Arena, patinoire – impressionnante à mes yeux de gamin de 8 ans – qui accueille depuis 1982 les matchs à domicile du HC Fribourg-Gottéron, club de hockey sur glace évoluant en National League.
A cette époque, ce sport ne m’intéressait que très peu. Je n’en connaissais pas les règles et je n’avais pas de curiosité particulière pour ce club. Mais étant issu d’une famille fribourgeoise – avant de déménager à Saint-Ciergues, près de Moudon, on a habité à Villarsiviriaux dans le district de la Glâne –, le sujet était inévitable: Gottéron passionne un canton tout entier, à l’intérieur tout comme au-delà de ses frontières. La preuve: en février passé, dans «La Liberté», on pouvait lire que la patinoire des Dragons (surnom donné aux joueurs fribourgeois) recensait des abonné(e)s dans pas moins de 21 cantons différents. Certains fans n’hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour venir voir les matches à la BCF Arena.
Le jour où tout a basculé
De mon côté, plus j’assistais à des matchs, plus mon engouement grandissait. Et soudain, j’ai eu le déclic. La ferveur et la passion des fans présents à la BCF Arena me faisait vibrer. Avec le recul, se dire qu’un palet traversant une ligne rouge provoque les hurlements de milliers de personnes n’est-ce pas improbable? N’est-ce pas insensé? Non, car les Fribourgeois vivent au rythme de leur équipe de hockey, elle influence leurs humeurs par le biais d’émotions très fortes qui, petit à petit, transforment la passion en amour. Je ne fais pas exception à la règle et je me souviens très bien du moment où tout a basculé: c’était il y a trois ans, le 2 avril 2022, lorsque l’équipe a remporté une quatrième victoire décisive contre le Lausanne HC, obtenant ainsi son ticket pour les demi-finales des play-off, et ceci pour la première fois depuis 2014.
« Pour un jour, pour toujours »
Ce match fut tout simplement époustouflant. Au bout du temps réglementaire, les deux équipes ne sont pas parvenues à se départager; toutes deux se sont donc affrontées en prolongation, avec cette règle simple et parfois cruelle: la première équipe qui marque obtient la victoire. Le suspense était à son comble jusqu’au moment où, après 78 minutes et 10 secondes de jeu, Killian Mottet, l’attaquant numéro 71, a fait basculer la patinoire dans la folie en inscrivant le but victorieux, sous les cris et les pleurs de joie des fans fribourgeois.
Pour ma part, j’ai vécu un moment fabuleux et j’ai tellement crié que je n’avais plus de voix! J’étais au milieu de cette foule de 9000 personnes qui exprimaient leur joie et leur amour du maillot. Les gens se serraient dans les bras en chantant leur dévotion pour ce club et moi, c’est ça qui m’a plu.
Depuis cette période, les saisons ont passé et je reste fidèle au club en me déplaçant parfois à la BCF Arena, et cela malgré les hauts et les bas, les défaites et les victoires, les joies et les déceptions. Je suis allé même quelquefois voir des matchs de Fribourg-Gottéron dans d’autres patinoires à travers la Suisse: Berne, Bienne, Zurich, Rapperswil-Jona, Porrentruy… Mon but? Chercher et cultiver des émotions fortes en continuant à supporter et aimer mon équipe; et ça a fonctionné, car aujourd’hui, alors que plus de dix ans ont passé depuis mon premier match, je ressens toujours cette ferveur, cette passion et cet amour. Bien que je n’habite plus sur Fribourg, Gottéron rythme encore mon quotidien et mes humeurs. J’étais fan de Fribourg, je suis fan de Fribourg, je serai fan de Fribourg: «Pour un jour, pour toujours», selon la devise du club.
■ LILIAN BERSET
