Humour décalé, frais et décapant

Dimanche 9 février au Théâtre du Pré-aux-Moines à Cossonay, c’est dans le cadre intimiste du festival du Pendrillon, que se sont produits Christian Savary et Jessie Kobel dans leur comédie à sketchs «Une cellule grise pour deux». Les deux représentations successives, à 17h et à 20h ont fait carton plein, dans cette formule qui permet à 110 convives installées dans des gradins de partager la scène du théâtre du Pré-aux-Moines avec les artistes, pour une expérience immersive.

Le 11 juin à Morges-sous-Rire

Si les comédiens sont amis de longue date dans la vie, c’est une amitié forcée que vivent leurs personnages, Michel et Serge, deux voyous que tout oppose. À la suite d’un casse manqué et d’un passage à la cour sans appel, en raison de la bêtise inouïe de Serge, les acolytes se voient partager la même cellule carcérale durant quatre ans. Michel, un loup solitaire qui opérait de manière indépendante depuis une dizaine d’année n’avait à ce jour rencontré aucun souci jusqu’à ce partenariat maudit avec Serge, un «attachiant» de première catégorie.

Le naturel joyeux, bavard, naïf et optimiste de Serge vient exacerber le caractère ténébreux et taiseux de Michel, qui malgré des envies incessantes de meurtre à l’égard de son partenaire de cellule, trouve la patience de lui enseigner un certain art de vivre.

Ce duo, à l’instar d’un vieux couple toxique, dysfonctionne à merveille, pour le plus grand plaisir du public, qui se laisse porter par les textes coécrits par les comédiens. Entre deux sorties improbables, Serge surprend par ses fulgurances, même s’il mélange tout. Ainsi «Gare au Gorille» de Brassens devient Gare aux Morilles de Brel et Rammstein se voit attribuer la fameuse formule E=MC2. Un bref échantillon de cet humour décalé et frais, enchainant les situations insolites, qui fait du bien et qui se partage volontiers en famille.

De par son antagonisme, le binôme est convaincant et touchant et sous cet humour décapant se cache beaucoup de sensibilité et de tendresse et une invitation à l’empathie. La patience de Michel n’a d’égale que la bêtise sans limite de son jeune codétenu.

Après plus de quarante représentations depuis 2019, ce huis clos dynamique poursuit sa tournée en terres romandes, notamment un passage le 11 juin prochain dans le cadre du festival Morges-sous-Rire.

TATYANA LAFFELY

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