Coup de chapeau à Werner Breitenmoser
Durant le mois de décembre dernier à l’espace La Chaumière à Montricher, on a découvert 47 œuvres du peintre de Pampigny, Werner Breitenmoser. Les œuvres exposées, natures et paysages, sont inspirées principalement de la région. Le nom de l’artiste vous fait peut-être penser à l’ancien directeur de La Cité Radieuse d’Echichens? C’est bien de lui qu’il s’agit et c’était la première fois qu’il expose le fruit de son travail assidu et de son talent caché! Un parcours provoqué par la découverte d’une maladie évolutive, le syndrome de Parkinson.
Retraite anticipée en regard de la maladie de Parkinson
Werner Breitenmoser est né en ville de Lucerne. Il y a suivi sa scolarité puis une formation d’employé de banque. Devant attendre deux ans avant de partir en stage aux USA, il décide de rejoindre Lausanne pour y perfectionner son français. Cupidon ayant joué de ses flèches, il tombe amoureux de Micheline, une jeune enseignante vaudoise qui deviendra son épouse. Plus de voyagevers l’Amérique, mais en 1978 vers Pampigny où le couple a acquis une maison.
«En 2011, à 59 ans, apprenant que j’étais porteur du syndrome de Parkinson, j’ai décidé de prendre une retraite anticipée avant que cette maladie n’affecte mon travail! À mon départ, le personnel, informé de mon talent juvénile pour le dessin m’a offert un séjour en Provence agrémenté de cours d’aquarelle. Une professeure m’a initié à la peinture en plein air et m’a conseillé de poursuivre mon chemin en explorant ma propre voie. Pour échapper à la dure réalité de ma maladie neurodégénérative, je peins avec passion, cherchant à évoluer en essayant toutes sortes de techniques. Je suis presque tous les jours derrière mon chevalet. Je peins ce qui m’émeut, paysages, bâtiments, animaux, éléments de la nature. J’utilise l’aqua relle ou l’acrylique. Après avoir réalisé 1139 tableaux(!), je mesure le chemin parcouru malgré la progression de la maladie. À travers mes œuvres, j’espère susciter l’émotion et apporter une petite touche de bonheur à nos vies!»
Onze livres de photos
Le témoignage et la résilience de l’artiste ne peuvent qu’impressionner. Et cela rend encore plus touchant et remarquable ses tableaux.
De surcroît, le public qui s’est rendu à cette belle exposition a pu feuilleter onze livres où l’artiste a fait reproduire en photos sur papier glacé l’ensemble de ses œuvres. Tout cela mérite un coup de chapeau à vous, cher Werner Breitenmoser!
ARNOLD GRANDJEAN