Seize millions pour le vortex
Lundi soir, l’ordre du jour du Conseil communal de Cossonay était pour le moins copieux. D’entrée de séance, le président Loris Stehlé a lu la lettre de démission du conseiller Stephan Hürzeler (issu du Groupe Ensemble pour l’Ouverture, regroupant les PS, les Verts et les Indépendants de gauche), puis il assermenté celle qui lui succède, à savoir Emmanuelle Germanier.
Le premier préavis concernait le projet de construction d’un parking complémentaire à la Piscine des Chavannes, le parking actuel (de 40 places) étant déjà sous-dimensionné (trois ans après l’inauguration de ce complexe scolaire et de la piscine intercommunale). Pour ce faire, un crédit de CHF 351’000.- a été voté lundi soir, à la majorité (29 OUI, 16 NON et trois abstentions).
Vortex à l’unanimité
Suivait le projet «maous costaud» du Vortex. Et on peut qualifier d’historique le vote à l’unanimité (48 OUI) avalisant le crédit de 16,2 millions de francs pour construire cet important ouvrage et réaménager le ruisseau des Rochettes.
Rappelons que le projet de réalisation d’un grand vortex a été mentionné pour la première fois dans le Plan général d’évacuation des eaux (PGEE) en 2011. Il était alors envisagé de créer un nouvel ouvrage au niveau de la place de la Tannaz pour remplacer l’ancien. Cet ouvrage hydraulique complexe – devant permettre l’acheminement des eaux de surface sur de grands dénivelés en contrôlant l’énergie de l’eau – devenait indispensable pour Cossonay. En effet, toute imperméabilisation du sol engendre des débits d’eaux de pluie accrus à acheminer par les collecteurs. Il fallait donc s’assurer que le réseau de collecteurs aurait, à terme, la capacité nécessaire d’acheminer ce débit sans occasionner d’inondations.
Le vortex actuel – mis en service en 1980 pour évacuer les eaux d’une grande partie de Cossonay en direction de la Venoge et de la STEP de Penthaz – avait alors déjà atteint ses limites de capacité à l’époque du PGEE et n’était plus adapté au développement urbain. Autre difficulté: le vortex actuel ressort à mi-coteau entre la Venoge et le plateau de Cossonay. Ce positionnement en plein milieu d’une zone de glissement de terrain occasionne bon nombre de problèmes.
Etude débutée en 2014
L’étude d’un nouveau vortex de plus grande capacité débute donc en 2014 pour aboutir en 2017 à un projet devisé à… 24 millions de francs. Beaucoup trop onéreux pour la Municipalité qui, l’année d’après, mandate le bureau d’ingénieur-conseil Holinger afin d’évaluer d’autres pistes, si possible plus économiques.
Après deux ans de travail, ce bureau a présenté diverses hypothèses en décembre 2020 et en a retenu une. Il ne s’agissait plus du tout d’un vortex géant (avec un puits de chute de 120 m de haut) tel qu’envisagé en 2014, mais de la création d’un second «petit vortex» (avec un puits de 62 m de haut, soit sept mètre plus profond que l’actuel ouvrage). L’idée était d’évacuer les eaux claires uniquement par ce nouvel ouvrage (qui possédera une capacité plus grande, permettant d’éviter des inondations, telles que celles de juin 2019) et d’utiliser le vortex actuel uniquement pour les eaux usées – mais aussi pour pouvoir mettre le nouveau provisoirement hors service, pendant les périodes sèches, afin de l’entretenir.
Fin des travaux en 2026
Enfin, précisons qu’une nouvelle galerie d’évacuation de 358m de longueur sera bâtie qui permettra de restituer les eaux dans le nouveau ruisseau des Rochettes. L’ancien ruisseau sera partiellement comblé et aménagé en revalorisant la surface à disposition sous la forme d’un vallon biologique. Le début des travaux est prévu début 2025 pour une fin estimée au terme du second semestre de 2026.
Le budget est avalisé
Deux autres gros préavis ont été acceptés, à savoir le nouveau règlement du personnel de l’Administration communale, ainsi que le budget. Ce dernier prévoit un excédent net des produits par rapport aux charges de CHF 16’072.- (recettes: 25,554 millions/ dépenses: 25,538 millions).
Et la Municipalité de commenter: «Au chapitre des revenus, malgré l’abaissement du taux d’imposition communal de 68% à 66% pour l’année 2025, les recettes fiscales des personnes physiques connaissent tout de même une expansion, principalement l’impôt sur le revenu et la fortune, provenant de l’arrivée d’un grand nombre de nouveaux habitants entre 2023 et 2024. L’impact du changement de taux d’imposition représente un manque de revenus estimé à environ 300’000 francs.»
PASCAL PELLEGRINO