Immersion photolittéraire dans la fabrique du beau
Jeudi 14 novembre dernier, la Fondation Michalski ouvrait sa nouvelle exposition, «Artisanes», une collaboration intimiste entre le photographe Vincent Guignet et l’écrivain Blaise Hofmann, qui a remporté un franc succès.
Démarche naturelle, en tandem
Le projet initial est le livre, paru aux Editions Noir sur Blanc qui propose une immersion dans l’univers de dix-neuf femmes de Suisse romande, toutes artisanes, toutes animées par la passion de créer et de transmettre des émotions au moyen de leur art. Les textes de Blaise Hofmann sont soutenus par les clichés en noir et blanc de Vincent Guignet, avec un focus sur les mains qui s’est imposé à lui comme une évidence. L’outil de travail qui permet à chacune de s’exprimer pleinement dans son authenticité et son unicité et de perpétuer des traditions souvent ancestrales.
Puis, c’est assez naturellement que le projet d’exposition s’est monté, permettant au photographe de partager les clichés qui ne figurent pas dans le livre et qui ne sont qu’une infime part du travail réalisé auprès des protagonistes.
Une démarche très naturelle, en tandem. Tandis que Blaise discute avec l’artiste, Vincent se fait discret et vient capturer l’instant, avec une sensibilité pleine de mystère qui invite à la découverte et à la curiosité de ces métiers rares et précieux. La lumière est 100% naturelle et l’emploi d’une focale fixe garantit une connexion vive et sans artifice dans ces univers atypiques.
Après avoir visité l’exposition et avant de se régaler des délices du traiteur voisin, le public était invité à assister à une table ronde menée par la modératrice Karine Papillaud. Les auteurs du livre, accompagnés de Marianne Dubuis, découpeuse d’art, Christelle Falconnier, bijoutière-joaillière et Valérie de Roquemaurel, souffleuse de verre ont donné part à un échange dynamique, riche en partages et en anecdotes. Trois parcours, trois destins et cette même soif de transmission du feu qui les anime et les engage pour une vie.
À voir jusqu’au 5 janvier 2025
Un besoin viscéral de création qui a trouvé son écho dans cet ouvrage de 240 pages, au ton sincère et porteur d’un message optimiste, dont la préface est signée Marie-Hélène Lafon.
TEXTE TATYANA LAFFELY
PHOTO FONDATION JAN MICHALSKI, WIKTORIA BOSC
fondation-janmichalski.com