ACTIVITÉS SUR LES CÎMES – PAR LAURENT GRABET
L’ivresse des sommets en toute sécurité au Rübli
Du 1er juillet au 31 août, plus de cent vingt messages manuscrits sont venus étoffer le «livre du sommet», attendant les randonneurs à l’arrivée commune des «vie ferrate» 1 et 2 de la Videmanette. Lesquelles mènent ensuite au sommet de l’iconique Rübli à 2’284 m sur les hauts de Rougemont. La statistique en dit long sur la beauté de ce petit coin de Pays-d’Enhaut, mais aussi et surtout sur l’essor rencontré par la via ferrata ces dernières années, notamment depuis le semi-confinement lié au covid.
Celles testées ce jeudi d’août entre amis sont hautement recommandables, surtout à l’orée de l’automne qui est peut-être la plus belle saison pour ce genre d’activité! Tout d’abord car ces «vies» sont accessibles aux débutants, pour ce qui est de la 1 (500 m de câble, D+150m, coté K1 facile sur 6 échelons) et de la 2 (380 m de câble, D+160m, coté K2 moyen), mais un peu moins pour la 3, quoi que… (400m de câble, D+190m, coté K3 assez difficile). Nous vous les recommandons ensuite car on peut les parcourir en boucle. C’est-à-dire monter par la 1 et descendre par la 2 ou monter par la 2 et descendre par la 1, ce qui permet de varier les points de vue. Nous les recom-mandons enfin, car au sommet du Rübli vous attend un panorama enivrant à 360°, embrassant aussi bien le glacier des Diablerets, que les Dents du Midi, les Bernoises ou encore la Gummfluh.
Un goût d’aventure alpine
La montée peut se faire à pied – soit 7 km et D+1200m à parcourir en 2 à 3 h – ou en télécabine (fermée fin août), moyennant deux fois 10 minutes et 46 francs l’aller-retour. La suite se fait à la force des bras et des mollets et aux sons des chocards, des marmottes et des cloches de vaches.
Située au point d’intersection de la randonnée, de l’escalade et de l’alpinisme, la via ferrata donne un goût d’aventure alpine sans avoir besoin d’énormes compétences techniques ou physiques. Pour s’y frotter, il suffit de ne pas souffrir du vertige, d’avoir le pied sûr et de disposer du matériel ad hoc. ■
Textes et photos Laurent Grabet
EN 3 MOTS
Matériel
La via ferrata nécessite un casque, un baudrier équipé de deux longes qui vous relieront en permanence à une ligne de vie métallique et de bonnes chaussures. Les trois premiers éléments se louent pour vingt francs au départ des télécabines.
Genèse
Les «vie» 1 et 2 sont nées en 1999 et la numéro 3 en 2002. Cette dernière a été ouverte dans la face Ouest par Kobi Reichen, guide de montagne familier de la face N de l’Eiger. Le montagnard avait été inspiré par les bouquetins locaux, qui font régulièrement la preuve de leur agilité dans le secteur.
La Bible
L’excellent guide «Via ferrata, 30 parcours haut perchés en Suisse» de nos confrères Florian Müller et Sébastien Anex, sorti au printemps 2023 aux éditions Helvétiq, témoignait déjà du boom de la discipline.
