« La région de La Sarraz est mon centre de vie »
Depuis 2021, elle est présidente du Conseil de fondation du Château de La Sarraz, fonction qu’elle remplit par plaisir et qui lui permet d’avoir une autre approche du monde de la culture et du tourisme. En lien avec la Fondation, l’Association des Amis du Château assure la riche animation du lieu. Laure Thonney, notaire, revendique ses racines dans la région: «Pour être du coin, je suis du coin! Et, des trois sœurs, je suis celle qui est partie le plus loin, puisqu’elles résident encore à Cuarnens, village superbe où j’ai grandi», ajoute-t-elle avec un grand sourire.
Virées près de la Venoge
Ah! Cuarnens… Ce sont les cabanes dans la forêt, les mercredis de jeux avec les copines, les virées près de la Venoge – avec parfois une belle trempée et des astuces pour faire sécher les habits, étant donné que les parents avaient interdit d’entrer dans l’eau.
Adolescente, Laure a suivi sa scolarité au collège de Morges, ce qui l’a un peu coupée de ses camarades du village. À l’âge du permis de «boguet», le terrain «d’exploration» de mon interlocutrice s’est alors agrandi par des expéditions dans les villages voisins. «Les copains du bas du district venaient aussi fréquemment à Cuarnens et le grand jardin de mes parents les accueillait volontiers!»
L’étape suivante a été celle de la Jeunesse, des sorties, des bals et des girons, «une période de l’existence fort joyeuse, insouciante et optimiste par rapport à ce que vivent les jeunes aujourd’hui», constate-t-elle.
Durant son gymnase, elle a eu l’occasion, tout comme sa sœur jumelle Carine, de passer une année aux USA pour ses études. «Cet échange a constitué une ouverture sur le monde et, à mon retour ici, j’ai compris combien j’étais attachée à ce coin de pays.»
La voie du notariat s’est développée en elle petit à petit au cours de ses études de droit. Elle estimait que la profession de notaire était celle qui lui permettrait d’être proche des gens et non dans le conflit. «Souvent, nous intervenons lors de moments positifs de la vie. J’aime aussi comprendre les forces et les liens dans les familles, notamment lors des planifications successorales. Il existe bien sûr des moments plus lourds, mais nous essayons de mettre les gens en accord le plus possible. Parfois, sans résultat.»
Pour Laure Thonney, l’important, au quotidien, consiste à faire les choses jusqu’au bout, avec entrain et énergie, sans baisser les bras. La ténacité est donc une de ses vertus, tout comme la curiosité et le plaisir du contact avec autrui. «D’après mes deux fils, je suis une personne de mauvaise foi crasse», ajoute en riant celle qui se décrit comme une personne endurante, entière et loyale en amitié.
Une famille aimante
Un de ses hobbys l’amène à effectuer des marches avec des amies ou avec son mari. Elle lit énormément, «surtout des auteurs francophones, pas trop de traductions, car j’aime la beauté de la langue et sa fluidité. Je vis à fond mes livres, je ris, je pleure, pleinement absorbée par l’action».
Laure Thonney est aussi membre du Chœur mixte de La Sarraz. Pour certaines partitions, «j’ai un peu de peine, ce qui m’oblige à beaucoup travailler». À la maison, enfant, elle et ses sœurs n’écoutaient pas ou très peu de musique. «Il m’a donc manqué toute une époque dans mon éducation musicale, mais après je me suis rattrapée en boîte ou dans les bals», ajoute-t-elle avec malice, relevant en outre la chance d’avoir pu grandir dans une famille aimante, d’avoir bénéficié d’une éducation extrêmement libre, «grâce à des parents qui nous ont fait confiance très tôt».
Enfin, Laure avoue être «technico-plouc» concernant l’évolution informatique qui s’avère compliquée pour elle. On lui a d’ailleurs dit: «Il faut arrêter de nager à contre-courant, sinon vous allez vous noyer!» Elle n’avait donc pas le choix et s’y est mise…
CLAUDE-ALAIN MONNARD