«Je me réjouis de revenir le vendredi 18 août à Penthaz!»

Quentin Mosimann, hier, jeudi 6 juillet, vous étiez sur le MAD Boat; et vous êtes un fidèle de cette fameuse «croisière s’amuse», animée par des DJ’s sur le navire amiral de la CGN…

– Effectivement, le MAD Boat c’est toujours le kif total! Je dis toujours oui à ce type d’aventure, d’une part parce que j’aime ça, mais aussi parce qu’en amitié, je suis quelqu’un de très loyal. En Suisse, parmi les premières personnes qui m’ont ouvert les bras, se trouvaient Igor Blaska, Olivier Fatton et José Camacho du MAD. Ils m’ont fait confiance et invité d’entrée à participer au Sundance Festival, avant Guetta et d’autres méga pointures. Perso, j’avais très très peur! Mais depuis que j’ai passé cette sorte de premier «crash test», on est devenus des amis. Quand ils m’appellent, je réponds toujours présent.

Dans un peu plus d’un mois, le vendredi 18 août à Penthaz, vous serez de retour en Suisse… et de retour au Venoge Festival pour la soirée 100% electro aux côtés (entre autres) d’Afrojack, Ofenbach, Meduza, Yves Larock ou Feder…

– Oui, mais d’abord je tiens à dire que je garde un souvenir incroyable du Venoge 2022. C’était juste fabuleux! Et en août 2023, ce sera deux fois plus de bonheur… puisque j’aurai le plaisir de jouer deux fois; d’abord à 18h30 (ndlr: Mainstage La Licorne) pour le «Outside The Box Tour», puis à une heure du matin (ndlr: Riverstage), avec un set complètement underground uniquement platines , en mode «tech house» (ndlr: genre musical mêlant de la techno à la house). Je me réjouis vraiment de revenir à Penthaz!

Depuis votre grande victoire à la « Star Academy 7 », vous faites le parcours d’un artiste complet: musicien autodidacte, DJ, producteur, chanteur, compositeur, réalisateur, coach pour The Voice Belgique. Comment catégoriseriez-vous cette multiplicité?

– Peut-être en quatre catégories, la première étant d’être sur scène, jouer des titres très «club» et partager des sensations avec le public; la deuxième: sortir des titres tels que ceux sur «Outside The Box», soit un projet un peu plus confidentiel, où je m’amuse et je ne m’impose aucune limite; la troisième catégorie, c’est de sortir des titres un poil plus «commerciaux», tels que «Save Your Money» (ndlr: titre sorti il y a un mois sur YouTube et qui est accompagné d’un clip réalisé par Louis Marie – qui a eu cette super idée de suivre la vie d’un billet de vingt euros). Sans oublier toutes les collaborations avec d’autres artistes, tels que Grand Corps Malade, ou Patrick Bruel, avec lesquels j’adore vivre ces moment de communion artistique sur un projet.

Si on change trois lettres à Mosimann, ça donne Music Man (l’homme musique). Est-ce que ce mot résume votre nouveau tour en 2023 «Outside The Box »?

– Tout à fait. Ma tournée estivale, qui fait écho à l’Olympia de novembre 2022, est un laboratoire où je «construis» en direct la musique sur scène. Le mot clé, c’est le partage, rien que le partage. Dans le concert, se mélangeront batterie, clavier, samplers, chant, platines, percussions, scratch, d’un bout à l’autre avec ce leitmotiv electro. C’est en quelque sorte le résumé ou la consécration de ces quinze dernières années, des chemins que j’ai parcourus, des bonnes et des mauvaises décisions…

Ah bon, des mauvaises?

– Personne n’est à l’abri de mauvais choix; cela étant, ils ont le mérite d’éclairer les bons! Pour vous donner un exemple, je citerais le premier Olympia en 2010. Je venais de sortir de la Starac’ et j’avais un peu le syndrome de l’imposteur, je ne me sentais pas vraiment à ma place, je me cherchais encore musicalement parlant…

Parlons-en de la Star Academy 7, dont vous êtes sorti vainqueur en février 2008. On vous y a vu chanter notamment «Place des grands hommes» au côté du créateur de cette chanson, Patrick Bruel. Quinze ans après, qui revoyez-vous plus ou moins régulièrement ?

– Le seul avec qui j’ai gardé vraiment contact, c’est Mathieu Edward, qui était finaliste avec moi, et qui est toujours, à mes yeux, un artiste fabuleux. Il accompagne notamment Clara Luciani à la batterie et on se voit encore assez souvent sur les festivals. Une chose est sûre: on a ce lien à vie! Je revois aussi des gens de la production, comme Matthieu Gonet ou Alexia Laroche Joubert. Et puis, étant donné qu’il y avait entre 200 et 300 technicien(ne)s sur cette émission, je ne peux plus faire de télé depuis quinze ans sans retrouver des gens qui étaient de l’aventure de la Starac’ en coulisse. Enfin, et ça me fait bizarre de le dire, mais aujourd’hui Patrick Bruel fait partie du cercle de mes plus proches amis. Au-delà de la musique, on est devenus des potes. Avant n’importe quelle décision importante à prendre, je l’appelle et lui demande conseil. En ce moment, pour l’anecdote, on a des grands débats sur l’huile d’olive; on est tous deux des amateurs…

Être né un 14 février (1988), jour des amoureux, est-ce un avantage ou un inconvénient ? Et, question subsidiaire, êtes-vous amoureux?
– Avoir son anniversaire à la Saint-Valentin est un avantage, car même si je suis célibataire, je suis certain d’avoir des cadeaux ce jour-là! Quant à l’autre question, je dirais que je suis un éternel amoureux de chaque jour. Je vois de l’amour partout et tout le temps.

Justement, cette empathie naturelle est quelque chose qui émane de vous et d’une façon lumineuse. D’où vient-elle cette lumière? Est-ce la foi, est-ce l’amour?
– Je ne sais pas trop comment répondre… Ou alors, s’il y a une explication, elle se trouve probablement dans l’amour, oui. Et puis, je crois qu’il y a des réminiscences symptomatiques de l’enfant que j’étais. Tout comportement adulte s’explique par l’enfance. Or, j’étais un gamin très seul, baladé entre les tribunaux, les familles d’accueil, les problèmes… Par conséquent, j’ai toujours cherché l’amour dans le regard de l’autre. Comme j’ai grandi au milieu de clashs, d’hostilités et de disputes, j’ai ressenti très tôt une phobie du conflit. Je ne supporte absolument pas le conflit. Cela a peut-être fait de moi quelqu’un d’extra-empathique, qui sait? J’ai besoin que les gens que je côtoie se sentent bien, ou soient dotés d’une énergie positive.

Vous habitez la commune de Rigi Kaltbad, dans les alpes lucernoises, est-ce un choix délibéré de vivre aussi loin des centres urbains ?

– Oui, j’ai besoin de vivre sur la montagne pour une avoir une vie équilibrée. C’est ultra important. Je suis à six heures porte à porte de mes bureaux à Paris. Si j’ai un gros rush, je reste là-bas; mais dès que je dois composer ou me reposer je me réfugie dans ce lieu dominant le lac des Quatre-Cantons. Avec mon papa, on a ouvert une crêperie à Rigi Kaltbad, localité de 72 habitants, située au premier arrêt du train montant au sommet du massif. Alors, si vous ne savez pas quoi faire un weekend, venez manger des crêpes sur le Rigi: vous allez adorer!

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL PELLEGRINO


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