Le peintre de Mont-la-Ville écrit une carte postale d’un endroit où il a posé son chevalet. Aujourd’hui, il est inspiré par un champ de colza près de Grancy.
À Charlotte et Inès,
En retouchant ces nuages à coups de blanc de titane mélangé aux bleus, gris et roses de ma palette, je me délecte d’un grand verre de sirop de sureau (bio et fait avec amour). Merci Charlotte pour la bouteille!
Ces nuages me résistent pourtant, avec ou sans sureau. Un demi-tube de blanc a déjà passé sur ce tableau. Hier, c’est le champ de colza qui m’a poussé à vider mes tubes de jaune, à monter à l’assaut de la toile, usant de tout mon répertoire de coups de spatule, de tamponnage au papier journal chiffonné maculé de jaune citron et de jaune cadmium. Cela afin d’évoquer la multitude de petites fleurs dorées.
C’est lors d’une randonnée à vélo à la campagne que ce tableau a commencé, en avril dernier. À l’aquarelle d’abord dans un petit carnet, et maintenant à l’atelier sur une grande toile.
Lorsque vous êtes parties peu avant, me laissant concentré face au chevalet, le ciel du tableau était plus sombre. Une bourrasque a adouci les nuages orageux. L’évolution de la peinture est comme la météo printanière: on passe d’une ondée à l’éclaircie soudaine au détour d’un chemin, au caprice de quelques traits de pinceau.
Encore un effort, un tour de pédale imaginaire et les accords de couleurs chanteront à l’unisson.
Avisant le bocal de gelée pomme/ coing (bio et faite avec amour) reçu en début d’après-midi, je reste serein. Grâce à toi Inès je serai récompensé pour mon travail, ce soir à la maison, avec une succulente tartine!
GILLES-EMMANUEL FIAUX
Contact Gilles-Emmanuel Fiaux: Site web: www.gef-art.ch
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