Jeudi 1er juin, une quinzaine de bénévoles s’affairent autour d’une construction en bois, à Gollion. Après une heure déjà, une meule commence à émerger à l’entrée du chemin de l’Ouffemaz. Elle servira à fabriquer du charbon de bois durant deux semaines au profit de trois associations, sur fond de festivités. Pour la constituer, une cheminée est construite. Du bois est ensuite disposé pour former une sorte de pyramide sur deux étages. Les ouvriers la recouvrent d’herbes fraîches, puis de terre humide. Il ne reste alors plus qu’à l’allumer, avec du bois supplémentaire et des braises, pour démarrer la fabrication. Cette méthode ancestrale était déjà utilisée au Moyen Age.

Le but? Récolter des fonds provenant de la vente du charbon ainsi fabriqué, et les distribuer équitablement à trois associations, soit «Porte-Bonheur» à Yverdon, la «Arthanis» à Genève, et «Rêves Suisses» à Nyon. Le programme de la fête autour de sa confection s’annonce dense pour les deux semaines à venir: spectacles, repas, joutes sportives, concerts.

Pas de dodo de + de deux heures d’affilée

Président du comité d’organisation Eric Morier prépare ces festivités depuis 2021. Le budget? 300 000 francs. Au total, 250 volontaires issu(e)s de clubs services de la région participent à l’événement. Il y a le Lion Club Pied du Jura, le Lion Club Vallorbe-Vallée de Joux, le Kiwanis Cossonay, le Kiwanis Orbe et le Rotary La Sarraz-Milieu du Monde. Quelques autres sont des bûcherons ou agriculteurs venus donner un coup de main.

«Je vois la meule pour la première fois. C’est hyperintéressant», se réjouit Marion Delavy, bûcheronne valaisanne en apprentissage. Henri Geissbühler, ancien garde forestier avenchois et passionné par le sujet, supervise les bénévoles: «Beaucoup n’ont jamais fait ça, donc je suis un peu leur coach.» Il y en a un qui ne dormira pas beaucoup ces prochaines nuits. En l’occurrence, Paul Bischof (photo à gauche), forestier bûcheron, devenu charbonnier responsable le temps des festivités. «Jusqu’au sixième jour après l’allumage, je me lève toutes les deux heures. De jour comme de nuit», précise-t-il. Ce passionné n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il a déjà participé au montage de cinq de ces constructions auparavant. Mais ce rôle, qui ne lui était pas destiné au départ, est une première pour lui. La fabrication de charbon demande en effet une surveillance particulièrement assidue. «À la couleur de la fumée, on va pouvoir dire si ça carbonise ou non», indique-t-il. Il surveille que le bois ne prenne pas feu – auquel cas, il ne restera pas beaucoup de production à la fin – et que la meule ne s’éteigne pas.

Avec 30 stères de bois (soit 30 mètres cubes), il compte bien en produire environ deux tonnes, qui seront en vente pour la bonne cause le samedi 17 juin dès 14 heures. Pour cette quantité, huit à dix jours de carbonisation et trois jours de refroidissement seront nécessaires avant de pouvoir ouvrir la structure.

Un florilège de fêtes et de spectacles

Afin de récolter un maximum d’argent pour les trois associations de bienfaisance, les cinq clubs services qui se sont associés pour ce projet d’entraide géant continuent de programmer chaque soirée en semaine et le weekend un florilèges de fêtes et de spectacles dont nous vous donnons la liste ci-contre. Ne manquez pas de vous rendre à la meule de Gollion pour y participer! Ainsi, ce soir vendredi 9 juin, on assistera au cabaret-spectacle «C’est moi le chef! Non! C’est moi!» avec Nathalie Devantay et Philippe Ligron.

Texte Alice Ruel
Photos : Sigredo Haro & Pascal Pellegrino

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