Mort d’un ancien syndic

Il y a quelques mois encore, Jean-Michel Pellegrino, décédé mercredi 31 mai à l’âge de 86 ans, dessinait des plans et imaginait des projets pour sa ville. Jusqu’au bout, l’ancien syndic issu du parti Radical de Morges et père de l’actuel municipal morgien Laurent Pellegrino aura poursuivi cet «idéal de rendre service aux autres, résume son fils aîné Pascal, rédacteur en chef du Journal de la Région de Cossonay. Ma tante me rappelait son surnom de «Monsieur Solutions». Il avait toujours une solution pour tout».

Fibre entrepreneuriale

Jean-Michel Pellegrino était un bâtisseur. Formé au TEC de Fribourg, il avait repris l’entreprise familiale de construction avant de se lancer en politique. Propulsé directement à la syndicature dès son élection à la Municipalité, en 1981, il n’aura eu de cesse de cultiver sa fibre entrepreneuriale. «Il avait cette volonté d’avancer, de concrétiser et de développer la ville», salue l’actuelle cheffe de l’exécutif, Mélanie Wyss.

L’enceinte de glace des Eaux-Minérales, c’est notamment à lui qu’on la doit. Tout comme le réaménagement de la Grand-Rue ou le développement de Beausobre. Son aîné évoque ce jour où son père l’avait emmené sur le chantier de la patinoire. Des gamins, qui jouaient dans les parages, s’étaient approchés de l’édile pour le remercier. Un moment marquant: «Il m’avait dit, les larmes aux yeux: «Tu vois, c’est pour eux que je l’ai fait». C’est exactement pour cela qu’il faisait de la politique.»

Très investi dans la vie locale, Jean-Michel Pellegrino s’est illustré, entre autres, sous les couleurs du FC Forward Morges. Il s’intéressait à tout, mais surtout à «l’humain et la société», poursuit son fils. Un engagement qu’il partageait avec sa femme Madiana, disparue en 2018. «Le jour des obsèques de son épouse, il m’avait confié à quel point c’était important pour lui d’aller à la rencontre de la population lorsqu’il était syndic et combien il avait toujours apprécié qu’elle soit à ses côtés», souligne Mélanie Wyss.

À la tête des Carabiniers

Capitaine à l’armée, Jean-Michel Pellegrino était un vrai féru de tir sportif, nommé président d’honneur de la Société vaudoise des carabiniers en 2007. «Il en imposait par sa présence et possédait une forme d’autorité naturelle, relève son fils. Ce qui ne l’a sans doute pas empêché de marcher sur quelques plates-bandes sans s’en rendre compte, convaincu que son idée était la bonne.»

Eric Voruz, qui a siégé avec lui à la Municipalité de Morges et au Grand Conseil, se rappelle de «discussions parfois épiques», notamment concernant la patinoire des Eaux-Minérales. «D’homme à homme, j’ai de bons souvenirs», ajoute-t-il. En 1993, le socialiste avait ravi la syndicature à Jean-Michel Pellegrino. Resté municipal, ce dernier avait fini par quitter l’exécutif quatre ans plus tard, à la suite de sa non-réélection.

En 2021, lorsque la PLR Mélanie Wyss a récupéré la syndicature après plus de vingt-cinq ans d’hégémonie socialiste, Jean-Michel Pellegrino l’a conviée à manger. «Ce qui m’a marquée, c’est qu’il était encore très investi. Cela démontre de son attachement à la ville. Il avait vraiment un cœur pour Morges.»

CAROLINE GEBHARD

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