Toujours pas de décision quant à engager un(e) délégué(e) à la durabilité et au climat
On imaginait bien que le point huit de l’ordre du jour du Conseil communal de Cossonay de lundi passé allait faire jaser. Ce fut le cas! L’assemblée devait discuter et décider de l’engagement d’un(e) délégué(e) durabilité, énergie, climat et mobilité. Rappelons que ce point avait déjà été abordé lors du Conseil du 12 décembre dernier. À ce moment-là, la Commission des finances (CoFin) avait critiqué la Municipalité pour sa «tendance à vouloir financer des charges ponctuelles spécifiques en augmentant les montants à disposition au budget, plutôt qu’en présentant un préavis.»
Lors de cette dernière séance de 2022, la CoFin proposait donc de refuser l’engagement par voie budgétaire d’un(e) délégué(e) durabilité, énergie, climat et mobilité au sein de la Commune et demandait à l’exécutif d’isoler cet engagement dans un texte à présenter lors d’un prochain Conseil. Ce qui fut fait lundi dernier.
Demande de report du vote
Dès lors, en ce 24 avril, on s’attendait à ce que les conseillères et conseillers prennent enfin une décision, … mais ce fut sans compter une proposition inopinée de Sébastien Pidoux (CossEntente) de reporter le vote «ceci afin que l’engagement d’un(e) délégué(e) durabilité coïncide avec la composition de la nouvelle Municipalité».
Cela semble toutefois être un vœu pieux, car d’après le règlement du Conseil, «le report de la votation ne peut avoir lieu qu’une fois pour la même affaire. À la séance suivante (ndlr: lundi 26 juin) la discussion est reprise. La votation peut faire l’objet d’un deuxième renvoi sur décision prise à la majorité absolue».
Or, à nos yeux, il semble que cette majorité (50% de l’assemblée + une voix) sera pour le moins difficile à atteindre. Cela signifie qu’en cas de votation sur cet objet le 26 juin – huit jours après le premier tour de l’élection complémentaire à la Municipalité (élection qui comportera probablement un second tour fixé au 9 juillet) – il n’y a aucune chance que les dicastères soient déjà redistribués au sein de l’exécutif.
«Une perte de temps »
Suite à cette demande de report, la discussion fut longue et pour le moins tendue. À un moment, la syndique Valérie Induni est intervenue pour dire ceci: «Reporter encore une fois votre décision est tout simplement une perte de temps. De toute façon, il faudra bien que vous répondiez à cette question simple: «Voulez-vous oui ou non que l’on engage un(e) délégué(e) durabilité, énergie, climat et mobilité?»
«C’est misérable !»
Au final, il fallait qu’un cinquième des 51 membres présent(e)s au Conseil se manifestent pour que le report soit acté, ce qui fut le cas puisque 14 personnes, appartenant majoritairement aux groupes CossEntente et PLR, ont voté oui en faveur d’un ajournement.
Visiblement heurté, le municipal Bernard Ebener – en charge de ce dossier – a demandé la parole et a lancé: «C’est misérable; ce que vous avez fait ce soir est misérable.» Il a aussitôt été applaudi par le groupe Ensemble pour l’Ouverture, représentant la gauche et les Vert(e)s.
Si ce point de l’ordre du jour a alimenté l’essentiel des débats, évoquons tout de même quelques autres décisions. Tout d’abord, lors de cette séance, a été assermentée Sylvie Kongsunton, en remplaçant de Didier Reymond (pour cause de déménagement).
Ensuite, le Conseil a accepté l’adoption du règlement communal sur les terrasses des établissements publics. Il s’agit de mettre à disposition quelques espaces situés sur le domaine public pour l’installation de terrasses (essentiellement durant la période estivale). Sont pour le moment concernés le Crazy Pub à la rue des Etangs, le restaurant vietnamien Sapa à la place du Temple 10 et le restaurant Fleur de Sel, à la rue du Temple 10.
Projet de grand parc public
Notons aussi que le Conseil a adopté un crédit d’étude d’un montant de 75’000 francs pour la réalisation d’un parc public dans le quartier des Chavannes. Ce projet prévoit une zone d’environ 250 m de long sur 30 m de large (allant en gros de l’ancien collège des Chavannes au chemin du Passoir), donc au centre de Cossonay.
Dans le préavis (probablement présenté dans le courant 2024), on devrait y trouver entre autres des espaces de verdure arborisés, de détente et d’échange intergénérationnel. «Notre ambition est d’apporter une véritable valeur ajoutée dans le domaine du confort de vie pour l’ensemble de la population de notre commune», a précisé le municipal Bernard Ebener.
Pascal Pellegrino