Des écologistes protestent contre le projet d’une potentielle gravière
Des banderoles, une cantine, quatre plateformes suspendues dans les arbres. Les initiateurs du mouvement Grondements des terres se sont appropriés le lieu-dit Moulin d’Amour, situé dans la forêt à la frontière avec la commune de Gollion. Ces activistes du climat s’opposent au projet d’une gravière au bord de la Venoge. Les premières discussions à propos de ce site ont eu lieu en 2013 et cette zone figure dans le Plan directeur des carrières. Environ 300’000 m3 de gravier sableux transformable en béton se trouve dans cette zone.
Première action du mouvement
«Nous n’avons pas compris pourquoi ils viennent défendre cet endroit maintenant, car le projet n’en est qu’au stade embryonnaire. Des études doivent encore être menées. Aucune date n’est prévue pour l’instant, c’est encore trop tôt, explique Olivier Duperrut, syndic du Vufflens-la-Ville. La population sera consultée et le Canton devra donner son accord pour l’exploitation du lieu. Concrètement, le site serait une petite gravière exploitée durant quatre ans. Le temps d’extraire le gravier, puis de le remettre en état». Le futur chantier serait mené par le groupe Orllati. Contactée, la responsable de la communication de cette entreprise n’a pas souhaité répondre à nos questions.
L’occupation du Moulin d’Amour est la première action de ce nouveau mouvement. Les écologistes estiment avoir évolué depuis la ZAD (zone à défendre) du Mormont. «Notre but est d’informer et de sensibiliser la population. On ne veut pas utiliser la force», dit Philippe (26 ans), ingénieur en environnement. Une centaine de personnes se sont réunies samedi dernier pour marquer le premier jour d’occupation. Elles ont prévu de rester jusqu’à fin mars. «On organise plusieurs activités comme des balades naturalistes, des conférences, des ateliers didactiques. On se relaye pour assurer une présence sur site jour et nuit», détaille le jeune homme.
Qu’en pense le Canton? Le conseiller d’État Vassilis Venizelos a déclaré à la RTS, samedi dernier que «ce site n’est pas jugé comme étant prioritaire par le Conseil d’Etat. Son exploitation ne va pas être priorisée compte tenu de son impact sur les terres cultivables».
TEXTE & PHOTOS ADELINE HOSTETTLER