« Je ne me lasse pas de l’harmonie de la nature »
Rencontré lors d’activités sportives, mon interlocuteur a grandi à Estavayer-le-Lac. De son enfance, il décrit de superbes journées passées au bord de l’eau avec les copains, les jeux, la natation, la pêche dans les grèves et les roseaux. Adolescent, il éprouvait un grand intérêt pour la nature, les soins, la médication. « Aux yeux des autres, j’ai toujours été différent, ce qui n’est pas évident à vivre, J’étais pas mal branché et je percevais beaucoup de choses aussi dans une autre réalité. »
Très sensible aux changements les plus subtils du monde qui l’entoure, il ressent, analyse et comprend son environnement comme personne. On peut qualifier cette hyper-réceptivité émotionnelle d’extralucidité. « Actuellement, j’ai toujours ceci en moi et une forme de décalage subsiste », explique Christophe Cantin de sa voix douce.
Au terme de sa scolarité obligatoire, il a effectué un apprentissage de tôlier en carrosserie, profession qu’il a abandonnée peu après l’obtention de son CFC. Puis il a travaillé une vingtaine d’années sur divers sites archéologiques (dont celui du Mormont), spécialisé dans la photo, le dessin et les aspects techniques du métier qu’il apprécie. Il a aussi étudié l’ethnobotanique à Lyon pendant quatre ans, avec François Couplan, une référence en la matière. « Depuis que l’humain est sur terre, il utilise les plantes qui poussent autour de lui pour se nourrir et se soigner. Il est temps de redécouvrir ces végétaux oubliés aux multiples vertus. Leur rencontre nous offre la possibilité d’une nouvelle vision du monde », peut-on lire sur le site de François Couplan.
L’énergie brute de la terre
Dans ce sens, Christophe a mis ces préceptes en pratique pour lui-même et les autres puisque, pour la cinquième année, il propose des formations à quiconque éprouve le besoin « d’avancer » et de se relier aux arbres et à la nature. Il évoque aussi bien l’herboristerie vibratoire, la médecine des arbres et de l’être, le chamanisme, la gemmo-thérapie, la construction de tambour ou la diète sauvage avec un retour à la nature de soi. « Tout être vivant est à la fois récepteur et émetteur et, un jour, lors d’une promenade en forêt, un plant de valériane m’avait transmis un message de la nature indiquant comment on pouvait se connecter pour évoluer ».
Des thèmes qui interpellent, fascinent, dérangent ou font peur selon les perceptions de chacun(e). Dans la discussion, il est aussi question de la « conscience sauvage », soit de la capacité d’être présent à l’énergie brute provenant de la terre. On peut la ressentir par « l’écoute, l’attention, l’accueil et la curiosité, attitudes créant les disponibilités pour entamer une communication avec la nature. Au printemps, je ressens toute l’énergie qui monte dans les arbres et, en moi, ça s’ouvre de partout. Et d’autres jours, rien ne se passe! », poursuit-il dans un sourire.
Photo et randonnées
Au quotidien, Christophe Cantin se décrit – après quelques hésitations – comme un gars « doté d’un côté un peu sauvage qui fait partie de ma personnalité. Mais j’aime le contact avec les gens ! »
Au niveau des hobbys, il apprécie la photo, le sport, les randonnées en montagne, les plantes et l’exploration de la conscience car « à un moment donné, il n’y a plus vraiment de frontière entre notre travail et ce qu’on aime! »
EN conclusion, à la question de savoir ce qui lui plaît dans ses activités, Christophe confie que « lorsqu’on laisse faire l’intelligence de la nature, c’est incroyable de constater comment elle oeuvre pour l’harmonie. Je ne m’en lasse pas. C’est l’enchantement du monde, ce qu’on a oublié ces temps car on est centré sur les choses qui ne vont pas, comme si tout était mort, alors que ça vibre sans cesse! »
Claude-Alain Monnard