“Participer (modestement) à l’histoire d’un monument, c’est réjouissant”

Après sa scolarité à Cossonay et des études au Gymnase Auguste Piccard à Lausanne, Alix Grandjean s’est posé quelques questions sur la suite à donner à sa trajectoire, avant d’opter pour la voie du génie civil. «Au début, ces études s’avèrent très théoriques et, au bout de quelques mois, j’ai ressenti un coup de mou! Puis, j’ai creusé la possibilité de travailler sur des monuments historiques, domaine permettant d’accéder à des éléments culturels en plus des aspects techniques. Et là, je me suis totalement retrouvée!», dit-elle dans un local de son propre bureau d’ingénieurs qu’elle a créé en janvier 2019.

Spécialisée dans les travaux et expertises liés aux structures anciennes, on fait appel à elle pour se pencher sur des «dossiers» très divers, que ce soit un «simple» mur fissuré, un pont sur lequel on se pose des questions ou des grands projets de restauration parmi lesquels on peut citer la Cathédrale de Lausanne, le Château de Chillon ou l’amphithéâtre d’Avenches. «Je ressens toujours un petit frisson émotionnel avec la conscience de la chance que j’ai de pouvoir devenir, en toute humilité, un petit maillon dans la chaîne de l’histoire du monument en question!»

Au-delà du frisson, subsiste la nécessité de se plonger dans l’air du temps et de la fonction de l’objet débouchant sur un travail d’enquête fouillé. «Dans ce job, j’apprécie les contacts avec des gens aux fonctions différentes: des historiens, des archéologues ou des restaurateurs travaillant sur des domaines s’intercalant avec le mien. C’est très enrichissant», poursuit celle qui a obtenu son doctorat en 2010 et qui a aussi suivi une formation continue en génie parasismique, soit l’étude du comportement des ouvrages en cas de tremblement de terre.

Perfectionnisme

De son enfance, Alix évoque des jalons importants, tels les fêtes de Noël ou celles du Premier Août, manifestations vécues avec ses camarades de la communauté villageoise. «Et quand on revient vivre ici, en tant qu’adulte, il devient important de transmettre ces valeurs à nos propres enfants.»

Adolescente facile à gérer et un brin susceptible parfois, mon interlocutrice ne se souvient pas avoir eu des rêves particuliers, si ce n’est de développer petit à petit sa trajectoire: les études dans lesquelles elle voulait s’engager, «et particulièrement la voie scientifique… qu’on m’a parfois déconseillée!», sourit-elle, ajoutant que «ces remarques m’avaient piquée et renforcée dans mon choix».

Au moment de tenter de se décrire, Alix pousse une «drôle de tête», avouant son embarras. Elle sèche quelque peu sur la question, avouant néanmoins un côté très perfectionniste, une grande curiosité, une indépendance de caractère. «Quant au reste, il faut demander à mon mari!»

Alors, quel est son point de vue? «L’exercice est difficile sans être réducteur! Je mentionnerais sa volonté d’atteindre ses objectifs, son intégrité et sa modestie.»

Elle aime la lecture

Au quotidien, à titre personnel, l’important pour Alix est constitué par le bien-être de son fils Aurélian, cinq ans, de sa famille et de la nécessité de trouver l’épanouissement et un équilibre. «En effet, je n’ai pas assez de place pour des hobbys ces temps, si ce n’est la lecture, une activité pratiquée dès l’enfance et poursuivie sans relâche. Le travail prend beaucoup de place et je me laisse envahir, mais c’est aussi le côté passionné pour un métier abordant des domaines qui me touchent profondément.»

Ce constat lui donne l’envie, à moyen terme, d’envisager peut-être d’autres formations. «Sur le plan familial, domiciliés à nouveau au village dès 2020, nous avons renoué avec des connaissances et créé également de nouveaux contacts avec le désir de nous intégrer pleinement à Senarclens!»

Texte et image – CLAUDE-ALAIN MONNARD

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