En ce 24 février 2023, on marque le premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, qui a débouché sur une violente guerre dont l’issue est toujours aussi incertaine. À cette occasion, nous avons rencontré Vitalina Liubenko qui vit à Cossonay depuis le 1er avril 2022.

Des post-it et des stylos déposés sur une table haute, des mots en français et en ukrainien, Vitalina Liubenko discute de cuisine avec Bernard Dido (un habitant de Cossonay qui, avec sa famille, a entrepris d’organiser, dès la fin février 2022, une récolte de marchandises de première nécessité afin d’apporter de l’aide aux réfugié(e)s).

Cette Ukrainienne de 41 ans veut remercier Bernard et sa femme Micheline pour tout le soutien qu’ils lui apportent depuis bientôt un an. Elle a décidé de cuisiner «des crêpes» à l’occasion de la fête Maslenitsa, un équivalent du carnaval occidental. Ils ont écrit ensemble la liste des ingrédients dont elle a besoin.

Son français s’est amélioré

À Cossonay, Vitalina a d’abord vécu avec son frère, ses parents et son fils de 14 ans dans le quartier Chien-Bœuf. «Mon frère travaille à l’EPFL, il a réussi à nous faire venir rapidement en Suisse». Aujourd’hui, avec son mari (exempté de guerre) et son fils, elle vit dans un studio: «Je me sens bien ici, c’est une très belle région; je vais souvent courir dans les bois du Sépey». Dans notre pays, elle a visité Zurich, Fribourg, Berne ou Montreux et elle a découvert aliments et cuisine locale, qu’elle mixe avec ses propres recettes: «Le gruyère, c’est trop bon, tout comme le papet vaudois que m’ont préparé Micheline et Bernard», dit-elle.

Un jour, en se rendant à la Migros, elle voit l’annonce concernant la boutique solidaire que le couple a créé rue des Laurelles 6 à Cossonay. Depuis, Vitalina les aide à tenir ce local. «C’est bien plus qu’une boutique, c’est un lieu d’échanges et de rencontres,» se réjouit Micheline, retraitée. Lors de notre rencontre Vitalina s’exprime la plupart du temps en français, elle s’aide parfois de son téléphone. «Partant de zéro, sa progression grâce aux cours est remarquable», s’enthousiasme Bernard Dido.

Comptable de formation

Comptable de formation, elle ne peut pas exercer son métier en Suisse. «Le système et les programmes ne sont pas pareils». En attendant de trouver un travail (peu importe le domaine), elle s’occupe de la boutique et de son fils. «Après les cours à Cossonay, il continue d’étudier en ligne avec l’école ukrainienne». Malgré son intégration ici, elle ne rêve que d’une chose: la fin de la guerre pour pouvoir retourner dans son pays.

Texte et image – Adeline Hostettler

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