“Garder ses petits-enfants, c’est magnifique!”

Municipal depuis 32 ans et syndic en cours de troisième législature, Claude Dutoit a «tout» connu dans ce village où il est arrivé en 1952. «En tant qu’ouvrier, mon père avait alors intégré la Société des Chaux et Ciments nouvellement créée et on est restés ici», explique-t-il, précisant aussi, qu’à cette époque, un nombre assez important d’ouvriers en provenance de Roche ou de Vouvry s’étaient établis à Eclépens pour y travailler. Enfant, entouré de deux frères et d’une sœur, une bonne ambiance familiale régnait chez les Dutoit. «Certes, il fallait bosser, mais on formait comme une tribu! Et ça continue aujourd’hui car on est encore tous au village, excepté ma fille résidant à Cuarnens. De condition modeste, nos parents se sont beaucoup donnés en notre faveur.»

À l’adolescence, Claude opte pour un apprentissage de mécanicien chez Bobst où il effectuera toute sa carrière professionnelle, assurant différentes fonctions, dont celle de monteur à l’étranger pendant douze ans, «une période super où mes envies de voyages ont été comblées».

Ensuite s’est développée l’envie de créer une famille car, «voir des gamins grandir, c’est génial.» D’ailleurs, la veille de notre entretien, un petit Louis a pointé le bout de son nez, ce qui rend Claude et son épouse Viviane grands-parents pour la troisième fois. «On les garde deux jours par semaine, c’est magnifique», dit-il, les yeux plein d’étoiles!

L’implication dans la vie locale s’est faite tôt, par son appartenance à diverses sociétés, dont le club de foot. De fil en aiguille, l’option Municipalité s’est précisée «car il y avait des choses intéressantes à réaliser. Pour une telle fonction, il faut aimer le contact. Celui-ci n’est plus le même qu’à mes débuts.» Et de relever l’augmentation de l’individualisme, des attitudes procédurières, de la complexité des relations et de l’évolution des villages de la région devenant des cités-dortoirs. «Mais j’apprécie toujours ce rôle qui a plein d’aspects positifs, ne serait-ce que par le nombre de personnes diverses rencontrées et les choses nouvelles qu’on apprend.»

Il n’empêche, faire partie d’un Exécutif n’est pas chose aisée et les critiques peuvent s’amonceler. «Pour se préserver, il est indispensable de lever le pied de temps en temps. Ici, à la Muni, on est une super équipe, donc ça aide bien.»

Profiter du moment présent

Claude évoque aussi l’épisode prolongé de la ZAD au Mormont, il regrette le clivage qui s’en est suivi au sein du village et il redit encore une fois le manque de soutien du Conseil d’Etat durant toute cette période. Ce passé laisse des traces; alors, mon interlocuteur préfère se focaliser sur les futurs projets communaux.

Au quotidien, il estime être ouvert, à l’écoute, fonceur, franc (ce qui peut froisser parfois), très actif et incapable de rester inoccupé. «Tous les jours, je me couche à minuit et me lève à 6h30. Je ne lis pas, je ne fais jamais la sieste, ni ne regarde la TV l’après-midi, sauf s’il y a des matchs de Coupe du monde!»

Quand des soucis menacent, il essaie de faire au mieux, sans se plaindre, «cachant» quelque peu ses sentiments en lui. Ses ancrages importants dans l’existence sont concentrés sur sa famille, ses petits-enfants, la Municipalité, le sport en général, sans oublier l’entretien de sa vigne. «J’accomplis actuellement ma dernière législature dans l’Exécutif et, ensuite, je profiterai du temps libre pour des sorties avec ma femme. D’ailleurs, je tiens à la remercier de m’avoir supporté et de m’avoir soutenu tout au long de ce parcours. Mais aussi, je prends la vie comme elle vient, en tentant de profiter à fond du moment présent.»

Texte et photo – Claude-Alain Monnard

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