« La danse country ? Si vous avez la coordination, le rythme et la mémoire, lancez-vous ! »
Chapeau de cow-boy vissé sur la tête, bottes aux pieds, petit drapeau américain sur le côté, elle pratique la Country Line Dance depuis 2006. Cinq ans plus tard, elle fonde son club à Vullierens, le baptisant «Spirit-Wolf», avec un loup comme logo, car cet animal la fascine et l’attire par son esprit et sa prestance. «Et puis, le loup a sa meute et c’est ce que je ressens dans mon club. Entre nous existe beaucoup de complicité et
d’amitié», explique Chloé Suchet.
En septembre 2012, elle a obtenu son diplôme de monitrice de danse et le Spirit-Wolf a bien évolué depuis des débuts assez difficiles. «Au début, et pendant un certain temps, je n’ai eu que deux élèves masculins. C’était donc le seul club qui comptait plus d’hommes que de femmes!», ajoute-t-elle en se marrant, puis le bouche à oreille a bien fonctionné. Spirit-Wolf a pris de l’ampleur et compte actuellement une nonantaine de membres qui assurent des animations pour des soupers d’entreprise, des fêtes de village, des anniversaires ou des enterrements de vie de jeunes gens. Des extensions du club ont aussi été créées dans quatre endroits du canton.
Milieu sain et respectueux
Chloé a découvert la country grâce, entre autres, au film «Coyote Girls», sorti en 2000, «où des filles dansent dans un bar, exécutent les mêmes pas, en ligne, en colonne. J’avais trouvé très sympa, je me suis renseignée et j’ai démarré à Renens». Ce n’est pas forcément le coup de foudre initial, mais cette activité lui correspond bien. «Une prof de l’époque m’a poussée, me disant que j’avais ça dans le sang. J’ai alors vraiment croché, je me suis déplacée à gauche et à droite pour apprendre des nouvelles danses, je me suis inscrite à des workshops, j’ai beaucoup évolué et l’envie d’enseigner m’est venue».
Elle décrit ce milieu comme très sain et respectueux. La période Covid a été assez difficile pour quelques membres qui se sont senti(e)s esseulé(e)s, mais Chloé a très vite organisé des cours en ligne qui ont été bien suivis. Elle évoque aussi deux élèves en situation de handicap qui se sont ouverts grâce à la danse.
Sur la piste de danse, des membres de 17 à 88 ans
Quant à la relève, elle l’estime assez problématique pour certains clubs, «mais en fait, ce n’est pas trop une question d’âge, car si on a le rythme, la coordination et la mémoire, on peut se lancer. Chez nous, les membres ont de 17 à 88 ans!»
Dans son existence, Chloé a pas mal bourlingué de Lausanne à Eclépens, en passant, entre autres, par Saint-Saphorin, Savigny ou Préverenges. Lors de son adolescence, elle a fréquenté des fêtes de jeunesses, des girons, ambiances qu’elle a appréciées. «Ma maman dira que j’étais une fille relativement sage et respectueuse, bien que j’aie un peu fait les 400 coups quand même. Mes premières sorties, c’était avec elle en plus!», ajoute Chloé dans un éclat de rire.
Après sa scolarité, elle a opté pour une voie d’employée de commerce et, actuellement, elle occupe la fonction de Purchasing Specialist. Elle est aussi experte aux examens des apprentis. «L’enseignement me plaît et j’adore former, être avec les jeunes. Cette activité compte beaucoup pour moi.»
Son ami Nicolas la décrit comme une personne très conviviale, intéressée à plein de choses, attentionnée. «Oui, je pense beaucoup aux autres, trop parfois! En certaines circonstances, je suis impatiente et je peux paraître dure ou stricte, alors que ce n’est pas le cas. Paradoxalement, je n’ai pas confiance en moi. Je ne donne pas cette impression, hein? D’ailleurs, au dernier festival country à Ouchy, je me sentais très rassurée entourée de mes élèves. Au milieu de la meute en quelque sorte!»
En évoquant le quotidien, Chloé estime qu’on a de la chance de vivre dans notre pays et elle se déclare «très, très fière de sa patrie». «D’autre part, on a tous besoin de se sentir aimé(e). J’ai des gens formidables autour de moi, j’ai beaucoup de chance.»
Au-delà de la danse, elle organise volontiers des événements ou des virées entre copains et copines. Elle a toujours été proche de la nature et de la campagne. Ainsi, elle aide Nicolas, boucher de profession, dans sa passion pour les moutons. «Finalement, j’aime l’être humain en général. L’acte de partager me plaît, tout comme le fait de papoter et de rire un bon coup en amicale compagnie!»
CLAUDE-ALAIN MONNARD