Sandrine Viglino, quelle est la bande originale de votre vie ?

Si le 10 janvier 1976, jour de sa naissance à Martigny, Sandrine Viglino s’était mariée avec elle-même, elle célébrerait ce mois-ci… ses noces de cachemire! Et en effet, elle est une comédienne et humoriste dont l’authenticité, la joie ensoleillante et le dynamisme ragaillardissant nous rendent la vie aussi légère et douce qu’un pull de cette fibre animale; de surcroît, elle possède aussi des vertus médicinales, qui s’opèrent chez elle par des transfusions de rires à distance avec un public de théâtre. Faites le test: lorsque vous allez voir un spectacle de Sandrine Viglino, vous constaterez que vous vous sentirez toujours mieux après qu’avant. Et ça tombe drôlement bien, car dans un mois, à Cossonay, cette auteure musicienne interprète de 47 ans créera son tout nouveau «one woman show» intitulé: «Simply The Best». Eh oui, les 17’182e et 17’183e jours de sa trajectoire terrestre, à savoir les vendredi 24 et samedi 25 février 2023 à 20h, l’artiste multifacettes nous fera découvrir la bande originale de sa vie qui ressemble furieusement aux nôtres…

Blonde à l’âge de 4 ans

N’avez-vous pas noté que parfois, à n’importe quel moment de la journée ou de la soirée, on a tous quelque chose en nous de Tennessee, lorsqu’un refrain surgit, comme ça, et s’installe quelques secondes dans notre tête? Si par exemple tu achètes des sucettes, il y a de fortes chances que tu songes à Annie qui les aime tant; et si tu t’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, et qu’t’avais envie de dire bonjour, à n’importe qui, n’importe qui et ce fut toi, où te trouves-tu? Exact, on l’a entendu jusqu’ici! Par conséquent, on a voulu demander à Sandrine Viglino de partager avec nous la bande originale de sa vie, de A à Z, à savoir de «Ah, qu’il est beau ce bébé» à «Zut, elle nous a quittés en ce 10 janvier 2076, anniversaire de ses 100 ans»…

Sandrine, quand vous revoyez votre baby face, à quelle chanson pensez-vous?

– «Y a qu’un ch’veu sur la tête à Mathieu…», car jusqu’à mes 4 ans, j’étais blonde, sans beaucoup de bouclettes et de cheveux, mais j’avais déjà le poil soyeux.

Quelle comptine entonnait-on au-dessus de votre berceau?

– Du Wagner, ça explique qui je suis aujourd’hui! Je plaisante, en tant que Valaisanne, vous vous dites peut-être que je n’entendais que des Alléluias…, mais chez nous, c’était plutôt Au Clair de la Lune, tout simplement.

Quel est le premier tube sur lequel vous vous êtes égosillée?

– Si je vous dis «And I say yé yé yé yééééé» c’est là que j’ai commencé à m’égosiller. Mais si, par égosiller, vous entendez «chanter», alors comme j’ai commencé à animer des bals populaires en Valais dès l’âge de 13 ans c’était plutôt «Rosamunde» ou «Le beau lac de Champex», chansons avec lesquelles je cartonnais.

Dans votre chambre d’ado, quels posters d’artistes trouvait-on?

– Je n’ai jamais eu de poster de chanteuses ou de chanteur sur mes murs, car je ne voulais pas faire de trous dans la tapisserie.

Sur quel slow avez-vous pour la première fois échangé votre salive et avec qui?

– Dans une soirée, c’est moi qui depuis toujours fais danser les slows aux gens. Grâce au fait que je sois sur scène depuis longtemps, j’ai pu éviter les accrochages d’appareils dentaires…

Et quand vous jouiez du piano debout, c’est peut-être un détail pour vous, mais qu’est-ce qui avait marqué sur la partition?

– les paroles 😉 ! En fait, je n’avais pas de partition, j’apprenais tout par cœur. Mais le premier morceau de mon premier gros gros concert devant l’ensemble des étudiant(e)s de Sion, c’était «Jump» de Van Halen et c’est moi, avec le synthé, qui ai lancé le concert. C’est avec ce morceau que j’ai ressenti pour la première fois les gens comme dans un concert de rock!

Une rengaine qui a accompagné vos cuites?

– Aucune, vu que je ne prenais pas de cuite! Avec cette réponse, je risque de passer pour une fausse Valaisanne aux yeux de vous, chers Traîne-Gourdins! (ndlr: sobriquet des habitant(e)s de Cossonay)

La chanson d’amour par excellence pour vous?

– Mon cœur oscille entre ma plus belle histoire d’amour et le célèbre «And Aiiiiiiiiiiie-A-Aiiiie-A-Aiiiiie» (Whitney Houston: «I Will Always Love You»). Quoique Céline Dion en a aussi des bonnes et Johnny… «Laura», c’est quand même une fabuleuse chanson… Difficile de me déterminer… Dans mon nouveau spectacle «Simply The Best», je vais expliquer comment j’arrive aujourd’hui à prendre des décisions.

Are you a Barbie girl, in the Barbie world? If yes, Life in plastic, it’s fantastic?

– Alors ça c’était un tube! Je l’ai chantée en long en large mais surtout en chewing-gum. Si on a le début, après on peut faire des na-na-na-na-na… ça passe…

Sous la douche, qu’entendra-t-on derrière la porte de votre salle de bain? Et à quelle heure?

– Quand je pars à 5h30 le vendredi pour ma chronique sur la radio LFM, on entend juste l’eau tomber… Je ne chante pas sous la douche, car je peux le faire ailleurs.

Sur Spotify, quels sont vos cinq titres les plus écoutés en 2022?

– 1. «Laura» de Johnny, car j’ai dû l’apprendre pour un magnifique concert l’été passé pour l’association Zoé4Life basée à Sullens.
2. «Sally» de Fabrizio De André, un immense poète italien.
3. «Uprising» de Muse.
4. «Jubilee Street» de Nick Cave
5. «Proud Mary» de Tina Turner.

Avec quelle chanson débute le nouveau spectacle que vous créez au Théâtre du PAM à Cossonay les 24 et 25 février?

– «Simply The Best» de Tina Turner. C’est ce titre qui me permettra de révéler la boule à facettes qui est en chaque spectateur. Et je profite de cette question pour dire combien je me réjouis de créer ce one woman show à Cossonay. Ce théâtre est juste parfait pour un spectacle comme celui que je propose. Un grand merci à sa directrice, Camille Destraz et toute son équipe pour la confiance qu’ils m’accordent. Et en plus, cadeau bonus dénué de toute flatterie: comme plein d’autres artistes, j’adore jouer devant le super public du PAM!

Et puisqu’il y a une fin à tout, même à ce questionnaire, lorsqu’au soir de votre centième anniversaire, le 10 janvier 2076, vous vous éteindrez paisiblement, sur quel air aimeriez-vous vous évaporer?

– «Moi je veux mourir sur scène…» (Dalida) plutôt que «Je suis malade» (Serge Lama)!

Propos recueillis par Pascal Pellegrino
Photo : Jérémie Carron

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