Un musical qui fait du bien
Après le triomphe populaire de la comédie musicale «My Fair Lady» créée à l’Opéra de Lausanne durant les Fêtes de fin d’année 2016, l’idée de reprendre ce spectacle trottait dans la tête du directeur Eric Vigié. Ce sera chose faite, six ans après, pour six représentations, les mercredi 21 décembre (première déjà complète) à 19h, vendredi 23 à 19h, mardi 27 à 19h, mercredi 28 à 19h, vendredi 30 à 19h et samedi 31 décembre à 19h.
Grand succès de Broadway
Basé sur la pièce «Pygmalion» de George Bernard Shaw, qui puise elle-même à la source mythologique des Métamorphoses d’Ovide, «My Fair Lady» – musical en deux actes qui, à Lausanne, sera chanté en anglais avec des dialogues en français – est l’un des plus grands succès de Broadway. Ses auteurs sont des spécialistes du genre: Frederick Loewe pour la musique et Alan Jay Lerner pour le texte.
La première a eu lieu le 15 mars 1956 au Mark Hellinger Theater de New York, avec Julie Andrews et Rex Harrison dans les rôles titres. Pas moins de 2716 représentations suivront jusqu’en 1962, ce qui constitue un record pour l’époque. La comédie sera ensuite adaptée au cinéma en 1964 avec Audrey Hepburn en vedette. La trame est simple: À Londres, durant l’époque victorienne, Eliza Doolittle est une jeune fille des milieux populaires qui gagne sa vie en faisant et vendant des bouquets de violettes, et pour qui le mot «grammaire» n’a pas de signification. Elle rencontre accidentellement le professeur Henry Higgins qui voit en elle la possibilité de mettre en pratique ses théories linguistiques et d’en faire une femme distinguée…
De superbes chansons
À l’époque, le film mythique qu’avait réalisé George Cukor (avec Rex Harrison et Audrey Hepburn, au sommet de sa grâce) avait obtenu huit Oscars à Hollywood dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Mais c’est surtout pour ses superbes chansons que cette comédie reste gravée dans les mémoires. On songe bien sûr à «I Could Have Danced All Night» et «On The Street Where You Live».
Notons que, dès mercredi prochain, pour incarner Eliza, on découvrira l’excellente Catherine Trottmann (nommée en 2017 dans la catégorie «Révélation artiste lyrique» aux Victoires de la Musique). La mise en scène (épatante) est signée Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge. L’Orchestre de Chambre de Lausanne et le Chœur de l’Opéra de Lausanne sont dirigés par Jean-Philippe Clerc et la direction musicale est assurée par Roberto Forés Veses.
«Quand on l’entend, la musique de «My Fair Lady» est excessivement entraînante, joyeuse, claire, positive, confiait Jean Liermier au «Temps» en 2016, mais quand je regarde l’œuvre théâtrale, elle est nettement plus ambiguë que ça. Il y a des non-dits, la part de l’inconscient chez les personnages est omniprésente; on peut voir à quel point ils sont aveugles de leurs propres sentiments. Ces sentiments, eux-mêmes les découvriront tard dans l’œuvre.»
Avec ce spectacle, l’Opéra de Lausanne met de la joie et de la lumière dans une période marquée par les restrictions, les diminutions ou les suppressions des décorations de Noël. C’est une raison de plus de se changer les idées!
Pascal Pellegrino
Location WWW.OPERA-LAUSANNE.CH
