Perché à près de deux mètres grâce à une stature imposante, des épaules fort larges, une barbe noire, des yeux bruns, un sourire sympa et accueillant, une certaine retenue aussi… Voilà comment on pourrait décrire succinctement Levente Szabo, garde-bains et moniteur de natation à la piscine intercommunale des Chavannes à Cossonay. Auparavant, il a exercé ce job en Hongrie, son pays natal, puis en France, à Carouge et à Nyon. Il est arrivé en Suisse en 2016, grâce au water-polo qu’il a pratiqué à un haut niveau puisqu’il a été international junior avant de passer professionnel pendant cinq ans. «L’eau, c’est mon élément, dit-il. Enfant, j’étais un peu rondouillard et mes parents ont voulu que je fasse du sport. J’ai essayé le basket, la lutte, mais c’est l’eau qui l’a emporté! À neuf ans, j’ai débuté le water-polo et, dans ce milieu, j’ai rencontré des copains hyper sympas et des entraîneurs très compétents.» En Hongrie, c’est un «top sport», ce qui est loin d’être le cas en Suisse!
Cependant, vu les infrastructures à disposition à Cossonay, Levente va créer tout prochainement un club ici, «car pas mal de gens sont intéressés. D’ailleurs, on a la possibilité de collaborer avec le Lausanne-Natation. Les statuts sont prêts et on verra ce que l’avenir nous réserve.»
Sport exigean, le water-polo nécessite des qualités de bon nageur, de tactique et de technique de balle. «Et les fautes?», lui ai-je demandé. «Ah, il se passe plein de trucs sous l’eau, mais l’arbitre ne peut pas tout voir. Je n’ai jamais provoqué, par contre j’ai rendu!», assure-t-il dans un éclat de rire.
Ah… Budapest !
De son enfance passée dans la capitale hongroise qu’est Budapest, Levente met en avant le bonheur d’avoir grandi auprès de parents qui sont toujours ensemble actuellement. «J’ai donc une image super devant moi quand je pense à eux et à mes grands-parents.» À l’adolescence, il songe sérieusement à s’orienter vers une carrière sportive avec l’accord de ses parents qui lui suggèrent néanmoins de faire une formation. Le-vente opte pour un apprentissage de cuisinier-pâtissier. «Chez nous, le sport était un moyen d’ascension sociale et l’occasion d’avoir une vie agréable. Ce qui m’a conduit ici».
À côté des entraînements, subsiste une vie de jeunesse avec les copains et Budapest offre plein de possibilités de ce côté-là. «Je ne peux pas tout dire! Mais j’ai profité de tous les avantages de cette période de vie», ajoute-t-il avec un regard malicieux.
S’installer en Suisse était un de ses objectifs. Il avait eu l’occasion de rendre visite plusieurs fois à sa sœur qui réside ici et il avait immédiatement été conquis par notre qualité de vie. L’apprentissage de la langue et sa volonté d’y arriver ont largement ouvert les portes à une intégration aisée.
Il se décrit comme un gars volontaire, endurant et avide de progression tant sur le plan professionnel que personnel. «Travailler avec les enfants est un vrai bonheur, les voir sourire quand ils ont réussi constitue une belle récompense.»
Subjugué par les voitures
Sur un autre point, l’injustice, l’arrogance et les jugements à l’emporte-pièce l’agacent. Il estime indispensable de se former tant physiquement, spirituellement que mentalement. Dans ce sens, le sport en général, le fitness, les randonnées et la lecture d’ouvrages traitant de développement personnel et de philosophe contribuent aux buts qu’il recherche: «Réfléchir sur nous-mêmes, analyser nos forces et nos fragilités, prôner la tolérance et l’empathie, développer le bien-vivre, penser positif. Voilà un travail qui prend du temps.»
Sur un tout autre plan, il avoue être subjugué par les voitures, une passion d’enfant qu’il partage en compagnie de son neveu avec qui il adore passer du temps libre.
À plus long terme, Levente espère que son évolution vers les objectifs souhaités se poursuivra. «Avec ma copine, nous tenons à renforcer notre histoire.»
Enfin, dans son pays natal, il aimerait créer une association qui viendrait en aide à des enfants abandonnés dans l’espoir de leur donner une chance de s’en sortir.
Claude-Alain Monnard
