Hier samedi 5 novembre à 18h, le film «Une goutte d’eau sur un volcan» a été diffusé au cinéma de Cossonay en présence du réalisateur et aventurier Sébastien Devrient.

Peu avant le premier confinement en 2020, Frédéric Swierczynski et Sébastien Devrient se sont envolés pour l’Argentine pour des «vacances» un peu particulières. Les deux amis avaient pour objectif de monter à pied le long du volcan Ojos del Salado pour atteindre environ 6400 mètres d’altitude. Ce n’est pas tout: une fois à destination, ils souhaitaient plonger dans le lac le plus haut du monde.

Rencontre avec les deux protagonistes.

Frédéric Swierczynski, vous êtes passionné de plongée depuis votre enfance et Sébastien Devrient, vous êtes réalisateur et guide de montagne. Comment est née l’idée de cette expédition en Argentine?

Frédéric: On s’est rencontrés en 2017 au Festival du film de Dijon. Pour l’anecdote, nous étions les deux en tongs alors que cet événement avait lieu en automne (rires). Cela nous a rapprochés. De fil en aiguille, on a discuté plongée et haute montagne en se disant: «Pourquoi ne pas mélanger nos deux univers?» C’est ainsi que notre aventure a débuté.

L’idée a germé en 2017 et elle fut concrétisée en 2020. Quelles ont été les étapes pour vous préparer?

Sébastien: Dès le départ, le projet était clair, nous avions trois axes: l’autonomie, la plongée, le film. On voulait tester la survie, dans le sens vivre en autonomie complète sans être intrusif pour la nature, en gérant notre stock de nourriture et en utilisant le soleil pour l’énergie électrique nécessaire au film. Pour l’aspect plongée, Fred a tout calculé en amont pour que l’on ait le moins de matériel à transporter. Surtout pour réduire le poids. Le dernier axe étant le film, quand on est partis, on savait qu’on allait là-bas aussi pour récolter un maximum d’images. Jusqu’au col, nous avions une équipe de tournage, puis on a continué seuls avec un drone, une caméra et une GoPro.

Le fait de réfléchir à des plans pour le film n’a-t-il pas parasité votre aventure?

Frédéric: Pas du tout, au contraire, c’était excitant!
Sébastien: C’est vrai, on devait réfléchir en amont pour bien gérer les batteries et ne pas gaspiller l’énergie. Mais cela faisait partie du projet de départ.

Ce n’est pas rien de partir bivouaquer trois semaines. Comment vous êtes-vous entraînés physiquement et mentalement?

Frédéric: Disons pour moi qu’à l’âge de 45 ans, il faut s’y prendre un peu plus d’un mois à l’avance (rires)! Quant à Séb, il n’en avait pas besoin, il a l’habitude!
Sébastien: Étant donné qu’on allait monter haut, j’avais prévu un itinéraire relativement doux. Le but était d’acclimater notre corps à l’altitude. Ce qui ne m’a pas empêché de faire un malaise. J’ai trop forcé, alors on a adapté le rythme le jour suivant. Il faut dire aussi qu’on portait chacun 50 kilos…

En parlant d’itinéraire, dans le film on vous voit parfois mettre des points repères mais comment vous y êtes-vous pris le reste du temps?

Sébastien: On était venus l’année précédente faire des repérages, on connaissait donc déjà les lieux. En 2019, on a eu accès à des images satellite, mais le temps d’arriver sur place, les conditions avaient déjà changé.
La météo varie beaucoup là-bas. Il peut faire -40°C la nuit et +20°C la journée. Concernant l’eau, elle provient principale-ment de la fonte des petits gla-ciers qui disparaissent à vue d’œil.

Durant cette aventure, avez-vous ressenti des doutes ou l’en-vie de renoncer?

Les deux: Non, pas spécialement. Après, on faisait attention à notre sécurité. À un moment donné, on a abandonné nos «chariots» (ndlr: ces objets les aidaient à tracter leurs affaires) durant plusieurs jours. Puis on a fait des allers et retours pour déplacer nos affaires petit à petit.

Sébastien quel a été votre ressenti une fois hors de l’eau, sachant que c’était votre première expérience de plongée à ce niveau?

Sébastien: J’ai ressenti beaucoup d’émotions et de la nostalgie. C’était fini et je me suis demandé ce qu’on allait faire désormais.

Quels sont vos prochains défis? Frédéric:

C’est sûr, on va continuer! On a tellement d’idées, il faut qu’on choisisse. Pour l’instant, on ne peut pas vous en dire plus…

Propos recueillis par Adeline Hostettler

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