Pour elle, le monde du cheval constitue une évidence ancrée depuis toujours. «Mes parents ont essayé de me faire patienter jusqu’à mes huit ans, mais ça devenait interminable, jusqu’au moment où j’ai enfin eu la permission de monter un poney», explique, dans un sourire, Sonia Duperrex qui a grandi dans un milieu où animaux et nature sont des mots de grande valeur. «Un de mes grands-pères était garde-faune, l’autre, agriculteur et passionné des bêtes.» Au cours des années, Sonia a concouru avec des poneys, obtenu son brevet de cavalière, puis une licence régionale de saut avec son cheval Quadrans lui permettant de gravir les échelons des différentes catégories. «J’ai eu de belles années de compétition et il m’a fait vivre des saisons extraordinaires. Maintenant, à 29 ans, c’est un senior encore pétillant, j’accepte ce vieillissement et suis très heureuse de l’accompagner durant cette période.» Quadrans a amené Sonia vers une voie professionnelle à laquelle elle ne s’attendait pas forcément, celle de suivre une formation en massage équin.
À la fin de ses études gymnasiales, Sonia avait effectué un stage de trois mois à l’EMS de La Sarraz afin de découvrir le monde des soins et la profession d’infirmière qu’elle est heureuse de pratiquer, aussi en tant que patricienne-formatrice pour des étudiant(e)s HES. «En 2017 et 2018, mon cheval a été victime de deux accidents conséquents, ce qui m’a interpelée et poussée à le soutenir dans ces moments difficiles. Par hasard, j’ai trouvé avec bonheur le massage équin dans lequel je m’investis à fond.»
Après avoir soigné Quadrans, Sonia a créé «EquiMass» et elle fait profiter de ses soins à d’autres chevaux. La consultation commence par une discussion avec le (ou la) propriétaire dans le but de procéder à une anamnèse, suivie par une observation générale de l’animal et un examen dynamique. Les soins proprement dits débutent par un effleurage général sur le corps de l’animal, une sorte de «scan» avec les mains pour déceler les zones à travailler. «Le toucher se développe beaucoup par la pratique. Il faut aussi être très sensible à ce que nous renvoient les chevaux. Pour notre sécurité, la vigilance est de mise car on ne sait jamais comment ils vont réagir!»
La conversation se poursuit sur les différentes personnalités des chevaux, les paramètres stressants les atteignant, les messages qu’ils envoient, la nécessité de développer à leur égard un sentiment positif, car la santé du corps et celle de l’esprit sont indissociables.
Enfance à Vullierens
Sonia a passé son enfance à Vullierens, elle a ainsi beaucoup gambadé dans cette campagne qu’elle apprécie. Parmi ses souvenirs, elle cite un voyage avec ses parents en République Dominicaine où elle avait eu l’occasion de nager avec des dauphins. L’adolescente se voyait volontiers en vétérinaire, «mais je ne suis pas très copine avec l’allemand», précise-t-elle en se marrant.
À son avis, l’important est de rester authentique et d’apprécier les belles choses dont on dispose ici. Celle qui aime les activités sportives, le plein air, les sorties avec les ami(e)s, se décrit comme une personne curieuse, ouverte, empathique, relativement timide et rêveuse. «J’essaie néanmoins de garder les pieds sur terre pour ne pas être en retard avec le monde dans lequel on vit».
Dans le futur, Sonia tient à développer EquiMass tout en poursuivant son job d’infirmière et de trouver un bon équilibre personnel. «Enfin, à titre privé, je vis depuis 14 ans avec mon copain, donc on est un vieux couple de jeunes et je pense que, pour la suite, des projets familiaux se développeront…»
Claude-Alain Monnard
