La rentrée littéraire concerne également les auteurs régionaux. En effet, parmi les nombreux écrivains ayant sorti un ouvrage en septembre de cette année se trouve Stéphane Paccaud, habitant de Moiry. Ce dernier propose «Hoc Est Corpus», un roman historique parfaitement documenté qui comprend une légère teinte fantastique.
Le récit prend place en 1180, en Terre sainte. À cette époque, Jérusalem est le cœur d’un royaume chrétien gouverné par Baudouin IV le lépreux. On le nomme de la sorte car cette terrible maladie le ronge faisant tanguer l’équilibre politique précaire de la région et la paix qui en découle. Alors que certains médecins prétendent que le mal qui frappe le roi est le résultat d’une malédiction lancée par un lointain ennemi, un érudit est engagé pour élucider le mystère et sauver le monarque.
Dès lors, Gilles de Brousse, moine défroqué et apothicaire, se lance dans une enquête qui le mènera de la puissante forteresse de Moab jusqu’au pied du mont Sinaï en passant par la sombre léproserie d’Askalon. Sur son passage se dresseront des forces obscures qui useront de tous les subterfuges pour qu’un inavouable secret reste à jamais enfoui sous les sables du désert.
Un roman « multifocale »
Le roman a la particularité d’être rédigé de manière «multifocale». En effet, chaque chapitre est composé de plusieurs scènes écrites à la première personne par des protagonistes différents. Ainsi, les personnages s’expriment de manière subjective sur l’action en cours, donnant leur avis, exprimant leurs valeurs, se fourvoyant parfois… Ces points de vue ne se limitent pas aux êtres humains. Il n’est, en effet, pas rare de voir s’exprimer «le vent», «un chien» ou «la lèpre» elle-même.
Au final, toutes ces voix forment un chœur qui emmènera les lecteurs et lectrices aux confins de l’Orient médiéval…
Pascal Pellegrino
