Depuis cinq mois, Sakarin Sanajag (plus connu à Cossonay sous le pseudonyme de Nong-Tong) s’entraîne avec le FC Lamphun Warriors, équipe qui a terminé championne de Thaïlande de deuxième division et qui, de ce fait, «monte d’un étage»!

Un parcours assez étonnant, fait de hauts, de bas et de blessures pour ce jeune âgé de 18 ans. «Au début de ma dernière année de scolarité au PAM, ne sachant pas quelle voie choisir, j’envisageais de poursuivre des études au Raccordement. Après deux semaines, j’ai tout abandonné», dit-il. Donc, que faire? Question sans réponse pour Sakarin. Diverses pistes sont envisagées, sans suite. Dans sa tête, est incrustée de manière profonde l’idée du football. Il en parle à ses parents, très dubitatifs sur cette envie. Nong-Tong insiste et, après quelques péripéties, il prend l’avion en février 2020 pour la Thaïlande, son pays natal, où vivent sa grand-mère maternelle et ses oncles. «Après quatre mois, j’ai réalisé que je devais me prendre en charge et m’adapter à des conditions de vie locales plus difficiles que celles dont j’avais l’habitude en Suisse.»

Il est bien « chaperonné »

À Buriram (ville d’où il vient), Nong-Tong dispute des tournois avec des copains, il participe à des tests de détection de jeunes footballeurs prometteurs, on le remarque et on lui propose deux ou trois possibilités. Cependant, un genou «en pagaille» accompagne ses prestations. Malgré ça, il serre les dents et il a la possibilité d’effectuer des tests à Chiang Rai (nord du pays) auprès d’un club de troisième division. Sur place, un coach constate son problème et lui suggère de se faire soigner par son épouse, physio dans le club voisin de Lamphun qu’il rejoint. Et là, on peut dire que l’aventure débute par… un IRM et une opération des ligaments croisés qui se passe bien. «Au début de la rééducation, je n’avais pas le moral. J’allais voir l’équipe s’entraîner, je prenais des cours d’anglais, j’enchaînais fitness et physio.» Il a bénéficié d’un super accompagnement grâce à sa «deuxième famille» sur place qui a pris soin de lui. «La confiance est revenue peu à peu. J’ai dû me réhabituer au toucher du ballon. Je me suis aussi épaissi en terme de format. J’ai beaucoup travaillé et je ne ressens quasi plus de blocage psychologique au moment de shooter!»

Quand il a débuté de manière régulière les entraînements avec la première équipe, Nong-Tong s’est fait «tout petit», observant la manière de fonctionner, essayant de comprendre la philosophie de jeu «assez différente de ce qu’on a en Suisse.»

Dans ce milieu, il se sent à l’aise, bien «chaperonné» par un des cadres de l’équipe, Jeffren Suarez, ex-joueur de Barcelone et des Grasshopers de Zurich. «Il est à la fois un papa, un grand frère qui me donne des conseils, m’engueulant quand il l’estime nécessaire. Il observe ce que je fais sur le terrain, mais aussi dans la vie car je suis beaucoup avec lui. Il m’a vraiment pris sous son aile. Maintenant lors des entraînements, j’essaie de l’imiter dans ses courses et ses mouvements.»

Il discute avec Aly Cissoko

À noter qu’au sein de cet effectif, nous rencontrons aussi Aly Cissoko, international tricolore à une reprise qui a beaucoup «bourlingué» dans sa carrière, évoluant notamment au FC Liverpool. «Ça me fait du bien de parler français avec lui», explique Nong-Tong en se marrant. Pour la prochaine saison, on lui a fait quelques promesses… Seront-elles tenues? Disons que la réalité du terrain l’emportera.

«À Cossonay, comme gamin, j’ai toujours joué au foot. Que ce soit sur la terrasse de mes grands-parents, au tartan avec les copains ou ailleurs. Mon premier entraînement avec Daniel Brugger, dans le cadre de l’Ecole de foot du FC Cossonay? Je me souviens qu’après quelques minutes, j’avais voulu partir, surpris et apeuré par les autres membres de l’équipe un peu plus âgés». Puis, dans les différentes catégories juniors, il y a eu des victoires, des défaites, des groupes sympas, des rires, des larmes, des tournois en France, des entraîneurs attentifs parmi lesquels Nong-Tong cite Claude Rochat ou Steven Bangerter.

De retour à Cossonay

Profitant de la pause footballistique, il est donc revenu à Cossonay pour trois semaines. «Quand j’ai vu mes amis à l’aéroport, ça m’a fait bizarre après plus de deux ans de séparation. J’avais oublié certaines choses, mais, à leur contact, rien n’a changé entre nous! Cependant, il ne faut pas que je me réhabitue trop ,car mon futur se situe en Thaïlande pour le moment.»

Claude-Alain Monnard

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