Depuis un an, l’entreprise Ballons du Léman a installé son siège à Cossonay, dans la zone industrielle. «L’endroit est idéal, car il se trouve à équidistance de nos différents points de décollage. Le but était de trouver un lieu centralisé et accueillant. La Commune s’est montrée très coopérative. Pour la remercier, on joue le jeu, dans le sens qu’on propose à nos clients de se restaurer dans la région avant ou après un vol», explique Gaël Cardon, codirecteur de Ballons du Léman. Le féru de montgolfière s’est associé à Fabien Vannel pour fonder en 2011 leur entreprise. Les deux compères habitent Rolle et ont chacun leur licence pour «conduire» des ballons.
Ces derniers temps, il était presque impossible de contempler dans le ciel ces majestueux objets volants parfaitement identifiés, car durant la saison d’hiver (de octobre à avril), ils évoluent au-dessus des montagnes. D’ailleurs, l’entreprise a un local dans la région des Diablerets, ainsi ils n’ont pas besoin de déplacer tout leur matériel à chaque fois. En revanche, les vols dans la région de Cossonay vont reprendre prochainement. «L’hiver c’est beaucoup plus beau de survoler des montagnes enneigées que la plaine dévêtue de ses arbres. De plus, les champs sont humides et par conséquent boueux, ce qui complique les atterrissages et décollages», ajoute l’entrepreneur.
Calculs des vents et courants
Avant d’embarquer dans une montgolfière, tout un travail minutieux est effectué en amont: calculs des vents, des courants, des thermiques ou encore des demandes administratives pour s’insérer dans la carte aérienne tant sur le plan civil que militaire, ainsi qu’un contrôle assidu de la météo. «La nature même du déplacement fait que nous ne savons jamais où nous allons atterrir, ça fait partie de la magie du voyage. En revanche, nous prenons un soin méticuleux à éviter tout atterrissage qui entraînerait des dégâts auprès de tout propriétaire ou exploitant terrien», détaille Gaël Cardon.
Pour qu’un vol soit réussi, il a lieu soit tôt le matin soit en fin de journée, car c’est dans ces moments-là que les conditions les plus fiables sont réunies.
Entre 2 et 12 personnes
Concrètement comment se passe un vol en ballon? «Les clients réservent sur notre site Internet une date avec le nombre de participants, nos différentes nacelles sont équipées pour accueillir entre deux et douze personnes. Ils peuvent également choisir une région de vol. Il faut savoir que la durée est d’environ 1h30. Puis diverses possibilités peuvent s’ajouter, comme un vol gastronomique avec un chef qui cuisine à bord, l’incontournable vol fondue, ou des petits déjeuners», se réjouit Gaël Cardon. Et d’ajouter: «On souhaite rendre accessible nos vols à tout un chacun. Notre but n’est pas de restreindre la clientèle à cause du prix. C’est pourquoi, nous souhaitons garder des tarifs «démocratiques». On est aussi équipés pour accueillir les personnes à mobilité réduite». Il n’y a pas d’âge pour embarquer dans une montgolfière et contempler le paysage. Gaël Cardon en sait quelque chose. «J’ai effectué mon premier vol avec mon grand-père quand j’avais quatre ans. Concernant l’entreprise, la doyenne de nos clients a 99 ans.»
Les ballons fonctionnent avec un brûleur à gaz, ce qui n’est pas vraiment écologique. Par conséquent, Gaël Cardon affirme que toutes leurs émissions de gaz sont compensées. «L’association CO2 logic calcule la quantité de gaz émis et le convertit en argent. Ensuite, elle le verse dans des projets durables en Suisse et à l’étranger, ainsi nous bénéficions d’un label.»
Gaël Cardon, comment avez-vous eu l’idée de fonder une entreprise de vols en ballon?
– C’était une évidence, je suis issu de la troisième génération de pilotes de ballons et maintenant même nos enfants s’y mettent, c’est une passion familiale.
Que faut-il faire pour être pilote de montgolfière?
– Il suffit de passer une licence qui s’accompagne de beaucoup d’heures d’entraînement. C’est possible dès 17 ans. De mon côté, j’ai d’abord obtenu ma licence pour le plaisir, c’est-à-dire que je ne pouvais pas effectuer des vols commerciaux. Ma famille et mes amis avaient le privilège de s’inviter dans mon ballon. Puis, en 1994, j’ai effectué ma licence professionnelle.
Vous avez l’air de vivre à 100 à l’heure, avez-vous d’autres métiers ou passions qui vous occupent?
– Quand j’étais jeune, trois métiers m’inspiraient: journaliste, architecte et pilote de ligne. Dans les trois, on retrouve de la précision et de la créativité ce qui me plaît. Finalement, j’ai choisi de me lancer dans le monde de l’aviation. Ce dernier s’approche de ma passion, je trouve magique de pouvoir rassembler ces deux éléments. Piloter des airbus 320 est mon métier principal depuis 1996. Concernant les ballons, disons que je garde un œil dessus et que je donne volontiers un coup de main quand il faut. Par exemple, l’autre jour, j’ai dû remplacer un de nos pilotes, car il était en quarantaine.
Adeline Hostettler