Marc (prénom d’emprunt) a 17 ans et il étudie dans un gymnase lausannois. Pour son travail de maturité, il a choisi le sujet du cancer du testicule et il a en a profité pour faire un travail de prévention auprès des jeunes hommes. Il a créé un site web et a demandé à notre journal de l’aider à parler de ce thème. D’où le la publication du présent article.

J’ai été touché par le cancer du testicule à 16 ans, une maladie dont je ne connaissais pas l’existence deux mois avant le dépistage. Mon cancer a été soupçonné au début mai 2020. Après divers examens et plusieurs prises de sang, j’ai finalement été opéré à la fin du mois.

Un cancer est une prolifération excessive de cellules, qui forment ce qu’on appelle une tumeur, certaines cellules peuvent migrer ailleurs dans le corps, ce sont les métastases. Ma maladie était à un stade peu avancé, avec aucune métastase. Ce n’est pas le cas de tout le monde: plus le cancer est détecté tôt, meilleur est le pronostic de guérison. Ce cancer touche un «organe extérieur» au corps, c’est pourquoi le pronostic de guérison est très élevé. Il y a, en Suisse, environ 470 nouveaux malades par année, avec un taux de guérison supérieur à 95%.

Un cancer peu connu

C’est un cancer peu connu, malgré le fait qu’il soit le cancer le plus fréquent chez les jeunes hommes, à partir de 15 ans et jusqu’à 35 ans environ. Contrairement à celui de la prostate, qui est fréquemment dépisté, le cancer du testicule ne bénéficie pas d’une prévention solide, mais c’est pourtant grâce à cette maigre prévention que j’ai fait les démarches pour me faire dépister. C’est pourquoi je me suis rendu compte qu’il est important d’informer les jeunes hommes de l’existence de ce cancer, ainsi que du geste pour le détecter le plus tôt possible.

Par conséquent, j’ai choisi de réaliser mon travail de maturité académique sur la prévention du cancer du testicule, en créant un site internet, à but préventif. On y trouve des explications sur les symptômes, les facteurs de risque, ainsi que des explications pour réaliser le geste préventif.

Ce geste est celui de l’autopalpation, qui se pratique régulièrement, environ une fois par mois et ne prend que cinq minutes, par exemple lors de la douche, lorsque le scrotum est détendu. Le but de l’autopalpation est de détecter les éventuels symptômes d’un cancer testiculaire. Lors d’un changement de taille, de forme, de poids, de texture, parfois indolores ou de douleurs et d’apparence de liquide dans le scrotum, il faut consulter son médecin, car ce sont les principaux symptômes d’un cancer du testicule. Je l’ai personnellement découvert en sentant au toucher un nodule dur mais indolore, après avoir vu une émission parlant de cette maladie, et du geste de l’autopalpation. Ce simple geste m’a permis de détecter la maladie très tôt et cela a grandement facilité ma guérison, car je n’ai pas eu besoin de traitement après l’ablation de mon testicule.

L’opération est le seul traitement que j’ai reçu et le fait de vivre avec un seul testicule ne change rien à ma vie. La cryoconservation m’a été proposée malgré le fait que l’ablation d’un testicule ne devrait pas influer sur ma fertilité, mais c’est une mesure préventive. Il m’a aussi été proposé de me mettre une prothèse, qui n’a pour unique but le fait de remplacer esthétiquement le testicule enlevé. Je suis actuellement en période de suivi, avec une prise de sang tous les trois mois et un scanner tous les six mois, cela pour mes deux premières années de suivi. À l’avenir, mes rendez-vous s’espaceront, puis après dix ans de suivi, je n’aurai plus de contrôles.

Aujourd’hui, un an et demi après mon opération, je suis suivi par des professionnels régulièrement, mais je peux dire haut et fort, je suis guéri!

Marc

Pour illustrer son travail, Marc a fait appel au dessinateur Bertschy, auteur de «Nelson», qui a très gentiment accepté.

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