Le peintre de Mont-la-Ville écrit une carte postale d’un endroit où il a posé son chevalet. Aujourd’hui, la chartreuse de Valldemossa sur l’île de Majorque (Espagne).
Chère Marie,
En parcourant mes anciens carnets, je retrouve un dessin rehaussé à l’aquarelle réalisé lors d’un séjour à Majorque. Plus précisément à Valldemossa, village dont la chartreuse imposante apparaît au centre de l’image, entourée de montagnes à la végétation abondante. J’ai envie de peindre ce sujet à nouveau, sur une toile et à l’huile. Parce que l’émotion de l’instant où j’ai réalisé ce croquis demeure intacte quinze ans plus tard.
J’ai rencontré Chopin en juin 2006 à Valldemossa. Flânant dans les ravissantes ruelles aux alentours de la chartreuse, où séjournèrent le compositeur et George Sand durant l’hiver 1838-39, je fus saisi par des arpèges de piano s’élevant d’une petite chapelle. Depuis, les mélodies sublimes de Chopin continuent de tourner dans ma tête, et cet épisode difficile mais si romantique de l’écrivaine et du compositeur sur l’île des Baléares continue à m’inspirer. La peur de la contagion qu’inspira le musicien souffrant trouve un écho aujourd’hui, ainsi que le non-conformisme du couple qui leur attirèrent de pénibles sanctions.
En apportant quelques touches à cette image sur ma tablette en peinture numérique, après l’avoir photographiée et avant l’envoi au journal, je me laisse bercer par un Nocturne de Frédéric Chopin. Et j’ai une nouvelle fois l’éblouissante confirmation que l’art a le pouvoir de nous élever au-dessus de l’adversité.
GILLES-EMMANUEL
Contact : Gilles-Emmanuel Fiaux
Site web: www.gef-art.ch
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