Titre tarabiscoté que celui de cet édito? Vous avez tout à fait raison. J’avais envie de parler du miracle qu’est la naissance d’un bébé et d’évoquer notre propension à l’oublier, ce miracle.

Une fois la magie de l’accouchement estompée, les humains que nous sommes avons une fâcheuse tendance à l’insatisfaction, au «n’être que». N’être qu’un(e) mortel(le). N’être que ce nous sommes et pas quelqu’un d’autre. On se situe dans l’interrogation shakespearienne par excellence: «Être ou ne pas être: telle est la question».

De plus, le célèbre questionnement de Hamlet nous place face au constat de l’absurdité de la vie, sujet fondamental évoqué par Camus dans le mythe de Sisyphe: «L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde».

L’absurdité naît donc de l’insatisfaction et vice versa.

Incorrigible humanité.

Alors, pour revenir à ce miracle qu’est toute nouvelle vie qui surgit, on avait envie de se plonger dans cet univers si particulier de la naissance. Pas pour philosopher sur le pourquoi du miracle (chacun(e) aura son propre sentiment sur la question), mais pour se focaliser sur le comment. Dans ce but, nous avons demandé au Docteur Bertrand Pellet, ancien gynécologue obstétricien à Cossonay et à Saint-Loup s’il était d’accord de disserter sur ce sujet, de nous raconter son métier, d’évoquer l’accompagnement d’une maternité, de nous parler de la santé de la femme et de nous plonger au cœur de cette profession si particulière, car elle doit composer plus que toute autre avec la confiance mutuelle entre deux personnes.

Un immense merci au Dr. Pellet d’avoir relevé le défi et d’évoquer sa longue expérience personnelle dans un feuilleton hebdomadaire intitulé: «De mémoire de gynéco», dont le premier des neuf épisodes à venir est publié en pages 26-27 de ce numéro. C’est passionnant de le suivre et d’en apprendre davantage sur ces instants qui précèdent et qui suivent la naissance d’un bébé.

Malgré toutes les interventions humaines autour d’un accouchement, le miracle de la vie reste entier. Et, à mes yeux, la chose la plus miraculeuse c’est que notre disque dur existe déjà dans sa totalité à l’intérieur de nous et cela jusqu’à notre mort.

On est une perfection biologique en somme.

Et de n’être qu’une perfection biologique, ça relativise les choses, non?

Pascal Pellegrino, rédacteur en chef,
pascal.pellegrino@journalcossonay.ch

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