«Ses mails sont signés «Love and Smile», deux mots qui constituent «les ingrédients essentiels pour notre bien-être. D’ailleurs, selon mon grand-père, une journée sans rire était une journée perdue», relève Laura Chaplin. Elle a pris conscience de la valeur de ces paroles quand des gens lui ont fait part des bienfaits que leur apportaient les films de Charlie Chaplin, alias «Charlot» dans des moments difficiles ou lorsque, marraine de la Fondation Moi pour toit, une organisation non gouvernementale suisse et privée, elle rencontre des enfants défavorisés de la région de Pereira, en Colombie. Symboliquement, la fondation a pour mission de les prendre par la main et de leur apprendre à marcher dans la vie. Laura se sent totalement engagée dans ce rôle et, plus qu’un discours lors d’une soirée caritative, elle préfère s’engager sur le terrain. «Je me suis rendue sur place à plusieurs reprises pour des activités artistiques durant trois semaines avec ces enfants souriants et plein de grâce. Ces moments remettent les pendules à l’heure!»
Laura a grandi au Manoir du Ban à Vevey, «Une enfance de rêve, comme dans une bulle, entourée d’animaux et avec le désir inconscient de devenir vétérinaire.»
À huit ans, le dessin fait déjà partie de son univers. Elle vend ses «œuvres» pour deux ou trois francs aux nombreux visiteurs et invités se rendant au domicile parental. «Ces gens n’osaient pas refuser!», avoue-t-elle dans un éclat de rire, évoquant un papa (Eugène) généreux, calme, à l’âme artiste, et une maman irlandaise beaucoup plus directe. «Des parents qui ne nous ont jamais poussés, nous laissant découvrir la vie.»
À 11 ans, elle est envoyée dans une école privée catholique en Angleterre: «Un gros choc, l’uniforme, la langue écrite. Au Manoir, j’avais tout sur place, là-bas pas! Cette rupture m’a aidée à devenir qui je suis.»
De 12 à 16 ans, elle a beaucoup voyagé pour des activités dans le mannequinat, «un monde assez artificiel que j’ai laissé petit à petit de côté, préférant une voie de création». La mode et le stylisme l’attiraient, mais finalement, la peinture l’a emporté.
Message de positivité
Dès sa première exposition, Laura a développé, dans son intense activité artistique, une démarche empreinte d’un message de positivité et d’émotion. «La vie est trop courte et il faut chérir ces moments qui nous font du bien», précise-t-elle. Si ses thèmes de prédilection – Charlot, les chevaux, la nature ou des silhouettes féminines – sont présents de manière constante, les techniques pour les représenter varient, selon les périodes, du pop art au gris très épuré, en passant par le noir et blanc. Actuellement, la tendance se situe dans des tons bleus. Dans chacune de ses œuvres est présente une symbolique qu’on peut interpréter à sa guise. On y découvre par exemple des profils de Charlot intégrés dans un horizon de montagnes ou un cœur schématisé. Laura travaille aussi sur d’autres domaines ou supports tels, entre autres, posters, sacs à main, étiquettes de vin, décoration de murs ou de capots de voitures. Dans ce milieu, les rencontres s’avèrent importantes et porter le nom de Chaplin est ambivalent. D’un côté, des portes s’ouvrent et les gens viennent, curieux. De l’autre, affirmer sa propre identité peut constituer un frein ou de l’incompréhension. «Mon père était inquiet pour moi et il m’a bien fait comprendre que chacun portait en soi une part de Charlot, avec sa propre image à construire. Avec le recul, j’ai compris ce qu’il voulait me dire et je vis bien ma trajectoire personnelle.»
Simplicité et naturel
Pour Laura, l’important au quotidien consiste à rester soi-même et à prendre du temps pour les autres. Elle se réjouit de partager un repas avec son chéri, d’aller promener ses chiens ou d’effectuer des balades en forêt le matin avec ses chevaux. «Au retour, je m’enferme dans l’atelier, je mets de la musique, et c’est parti!», ajoute l’artiste souhaitant améliorer son organisation personnelle et qui, selon son compagnon, peine à dire non aux sollicitations dont elle est l’objet. Elle a donc accepté tout de suite cette interview pour le Journal de la Région de Cossonay et j’en ai été fort ravi, ayant découvert une personne au contact facile, ouverte, drôle et modeste. «Dans la famille, on est resté simple. Mais, s’il faut que je fasse la belle, je le ferai, même si ça ne m’amuse pas!», conclut-elle sur une pirouette.
Claude-Alain Monnard
PROFIL EXPRESS
Des qualités qu’on vous prête
L’authenticité, la générosité, le rire et l’amour
Des hobbys pour vous ressourcer
La natation, la nature, les animaux et surtout les chevaux qui sont un peu ma thérapie
Un lieu que vous n’oublierez pas
Le Manoir de Ban à Corsier-sur-Vevey… J’en rêve encore la nuit!
Un livre
«Le rire est la première étape vers le bonheur» (n.d.l.r: livre qu’elle a écrit en 2016)
Un «héros» dans la vie réelle
Christian Michellod, fondateur de «Moi pour toit». Un personnage à la force incroyable qui a sauvé des vies grâce à cette fondation
Un truc pour rester zen
La musique
Un petit bonheur
Le chocolat
Ce qui vous séduit
Un sourire bien sûr, le soleil