Les suites d’une affaire qui a défrayé la chronique en décembre dernier.
«La loi, c’est la loi». C’est sûr. Mais ça marche aussi avec: «L’absurdité, c’est l’absurdité». On parle de cette affaire qui a défrayé la chronique début décembre à La Chaux. Rappel des faits: le 8 décembre dernier, ne pouvant organiser son repas de Noël avec les aînés du village (pour cause de mesures de sécurité contre le Covid), la Municipalité a livré gratuitement le repas à domicile – un délicieux papet vaudois préparé par Nathalie et Jean-François Brunel, tenanciers de l’Auberge communale, accompagné d’une bonne bouteille de rouge – à la trentaine de personnes qui s’est inscrite. Entre 11h30 et midi, ce sont les quatre membres de l’exécutif (Catherine Guex, Jean-François Guex, Cédric Dépraz et Pascal Rossy) qui se sont mués en livreurs.
Dénoncés au 117
Leur généreuse tournée de Noël accomplie (et très appréciée par les aînés dans cette période de sinistrose), la Muni a partagé le papet à la salle villageoise en y conviant aussi la préposée au contrôle des habitants, ainsi que le collaborateur de la commune. Problème: quatre municipaux + deux restaurateurs + deux employés communaux, ça fait trois de plus que le total de personnes autorisé pour une réunion à l’intérieur. Du coup, dans cette salle du Conseil général (de 100 m2), ils ont installé quatre grandes tables (de 2m de long sur 1m de large chacune) afin de respecter les distances. En plus, tout déplacement était effectué en portant le masque.
Cela n’a pas empêché un(e) villageois(e) anonyme de composer le 117, numéro des urgences, pour signaler l’infraction. Et, à 14h, les gendarmes ont débarqué. Visiblement un peu gênés, ils ont fait leur job en signalant aux auteurs de cette (impardonnable) effraction qu’ils allaient être dénoncés.
Mais ce n’est que lundi passé – soit 76 jours après – que les huit convives ont reçu l’ordonnance, signée de la préfète Andrea Arn. L’amende s’élève à CHF 100.- par personne ou… un jour de prison en cas de non-paiement. À choix. «En recevant, ce courrier, mon premier sentiment fut l’amertume, commente le municipal Pascal Rossy. Pourquoi la personne qui nous a dénoncés n’est pas venue nous parler? Elle aurait vu que les mesures de sécurité étaient respectées. Et puis un sentiment d’incompréhension: je suis scandalisé que cette infraction soit punie par une peine privative d’un jour de liberté! C’est exagéré. Cela méritait un minimum de compréhension…»
Décision lundi 1er mars
Que va faire la Municipalité? «On se réunit lundi prochain pour en parler. Si l’on devait payer les 800 Frs au total, ce seront les quatre municipaux (qui ont invité les autres personnes) qui règleront la somme. Et on paiera de notre poche. Il n’est pas question de sortir un sou de la caisse communale.» Une solution pourrait être choisie, celle de faire recours. Le cas échéant, la Municipalité devrait vraisemblablement avoir accès au dossier et connaître ainsi le nom de la personne qui a fait la dénonciation.
Pascal Pellegrino