A la fin de l’année passée, on m’a dit: «T’as vu, tu t’es trompé: on a été reconfinés». Effectivement, mes suppositions ne sont pas avérées. Et alors? Ai-je perdu quelque chose? Non, bien sûr, c’est même le contraire, j’ai gagné quatre mois de relative insouciance dans cette société qui est la nôtre, assommée, lessivée, hypertrophiée d’angoisse. Mes ami(e)s savent que je suis un indécrottable optimiste. D’ailleurs, petite parenthèse: est-ce que ça veut dire que je suis recouvert de crottes impossible à enlever?
Remarquez, être recouvert de crottes, ça me va. C’est de l’engrais et ça fait pousser des pensées positives. Et, quoi qu’en disent les innombrables nouvelles dont on est abreuvé chaque jour sur le mot de cinq lettres (pas celui commençant par M, mais celui commençant par C), je n’ai pas envie de suivre les pessimistes et les regardeurs de verre à moitié vide. Je n’en peux plus qu’ils utilisent le conditionnel à tout va. Et le variant anglais il serait plus meurtrier? Et les masques ne nous protégeraient pas s’ils ne sont pas FFP2? Il paraît que le vaccin ne serait pas aussi efficace qu’on le dit… Toutes les hypothèses, toutes les personnes qui ont un cousin germain qui leur aurait dit que «On va vers le pire», tout cela nous casse toujours davantage le moral. Ajoutez à cela les innombrables théories du complot qui bourgeonnent à tout va…
Restons philosophes et relisons cette pensée de Confucius: «Ce qu’on sait, savoir qu’on le sait; ce qu’on ne sait pas, savoir qu’on ne le sait pas: c’est savoir véritablement.»
Ne pas savoir et imaginer des scénarios, basé sur quelques pseudo-certitudes, c’est se faire du mal. Optimiste ne signifie pas pour autant qu’on ne sait pas regarder les choses qui ne vont pas bien. Non, c’est juste relativiser tant que faire se peut, c’est remettre les choses en perspective et c’est surtout nécessaire pour avancer. C’est voir les problèmes et croire aux remèdes.
J’affirme même que c’est notre devoir d’être optimiste en ce moment! Seul une épidémie d’optimisme dans notre société lui permettra de rebondir. Prenez l’Expo de Coss, on ne sait pas si elle va avoir lieu ou pas en 2021. Si on est pessimiste, autant baisser les bras maintenant et ce sera une catastrophe de plus pour tout un secteur économique qui a besoin de ce genre d’évènements pour son équilibre.
Voilà pourquoi je prêche pour l’optimisme. Il faut savoir prendre des risques, des risques calculés bien sûr. Il faut savoir imaginer des solutions. On me rétorquera qu’il est plus sain d’être réaliste. P’tête ben qu’oui, p’tête ben qu’non. Le réalisme, c’est d’une tristesse…
Bon, je m’arrête deux secondes pour lancer un message au comité de l’Expo: les amis, je n’écris pas cela pour vous mettre la pression, hein! De toute façon, on respectera votre décision quelle qu’elle soit. Vraiment. En toute sincérité. J’ai pris l’exemple de l’Expo, mais cela va pour quantité d’autres évènements en 2021; il est nécessaire, dans une situation de marasme, de sentir que des gens y croient, que des gens choisissent d’aller au combat plutôt que de renoncer. Voilà l’utilité à l’heure actuelle de l’optimisme à mes yeux.
Dans cette situation de torpeur ambiante qui n’en finit plus, notre hebdomadaire a décidé d’aider les entreprises qui sont coincées par les conséquences (parfois gravissimes) des mesures sanitaires. Et en première ligne, les restaurants bien sûr. Si vous êtes patron(ne) d’un restau, dirigez-vous en page 27 et vous verrez une nouvelle opération (gratuite) que l’on a décidé de lancer jusqu’au «retour à la vie normale». Chaque semaine, nous ferons paraître cette page avec toutes les entreprises qui essayent de s’en sortir en faisant des repas à l’emporter, mais pas seulement. Si vous avez besoin de cet espace pour communiquer, utilisez-le! Ecrivez-nous à: info@journalcossonay.ch.
Et si vous êtes client(e) de restaurant, alors utilisez cette page pour vous donner des idées! Vous n’avez jamais commandé de repas dans ce restaurant, alors lancez-vous! Ne nous enfermons pas dans ce poisseux univers pandémique. Transformons-nous en Robin des Bois! Battons-nous pour celles et ceux qui ne peuvent pas se battre en ouvrant leur établissement. C’est le moment de jouer la carte du local et de la proximité! Et ce que je vous dis là sort du cœur, je ne me présente pas aux élections!
Et puisque je resterai toujours un indécrottable optimiste, je suis sûr qu’on aura une bonne surprise en février quant à la fin plus rapide de ce demi-confinement. On parie? Qu’est-ce qu’on gagne? Un mois de relative insouciance, cela fait trop de bien!
Pascal Pellegrino, rédacteur en chef
Photo : Dixit Jack Dawson dans «Titanic»: «J’ai tout ce qu’il me faut ici avec moi: de l’air dans les poumons et des feuilles blanches pour travailler. J’adore me réveiller le matin sans savoir ce qui va m’arriver, qui je vais rencontrer, où je vais échouer. Il y a quelques jours, j’ai dormi sous un pont; et aujourd’hui je suis ici, sur le plus grand navire du monde, à boire du champagne en de si bonne compagnie. Je pense que la vie est un don et je ne veux pas la gâcher, on ne sait pas quelle donne on aura le jour suivant. On apprend à accepter la vie comme elle vient pour que chaque jour compte.»