Un public de scientifiques soviétiques !
Les 10 et 11 septembre, Thomas Wiesel jouait à guichets fermés au théâtre du Pré-aux-Moines de Cossonay son spectacle «Ça va» qu’il aurait dû interpréter les 19 et 20 mars derniers. Il s’agissait d’une reprise à la fois pour l’humoriste qui rejouait pour la première fois sur scène depuis la crise du Covid-19, et pour le théâtre qui rouvrait ses portes fermées depuis la mi-mars.
Drôle et attendrissant
L’atmosphère était certes différente car un peu chaude sous les masques mais le public semblait ravi et détendu d’être dans la salle, prêt à se divertir.
Dès son arrivée, Thomas Wiesel remercia les spectateurs de «jouer le jeu en restant masqués» même si, lui, avait la désagréable impression d’être observé par des «scientifiques soviétiques!». Il souligna l’importance de respecter les gestes barrières pour éviter une nouvelle fermeture des salles de divertissement: «Je ne souhaiterais pas que mon spectacle devienne un cluster, vous imaginez la pub!»
Il avoua être content de retrouver la scène après une longue période d’arrêt forcé. Comme à son habitude, il se moqua des évènements locaux. Notamment, les travaux du funiculaire de Cossonay, planifiés sur un an, en prirent pour leur grade! Puis le public, éclairé jusqu’alors, se retrouva dans le noir et son spectacle, qu’il «dut réapprendre » selon ses termes après sept mois de pause, commença réellement.
«Ça va» est un one-man-show très personnel dans lequel il constate que prendre soin de son corps et faire du sport est très bien perçu, alors que prendre soin de son âme et aller chez un psy l’est beaucoup moins. Il raconte ses difficultés à partager ses émotions. Il se montre parfois attendrissant en évoquant son enfance solitaire, parfois caustique quand il se moque des propriétaires d’animaux, parfois cru quand il dépeint ses problèmes de sphincter! Il a un don pour l’autodérision et la moquerie qui entraîne la salle dans un rire communicatif. Une soirée réussie!
Nathalie Martin