«En sport, je ne suis pas autant accro que certains!»
En 1977, un capitaine de l’US Navy, proposa, pour trancher un débat sur les différentes qualités sportives des athlètes, d’enchaîner trois épreuves parmi les plus dures d’Hawaï: la Waikiki Rough Water Swim (3,824 km de natation), l’Around Oahu Bike Race (179 km de vélo) et le marathon d’Honolulu (42,195 km de course à pied). Et il donna le nom «Iron Man» (homme de fer) au vainqueur de la première édition de ce triathlon (bien sûr, il s’agit aussi de mettre au féminin cette expression).
«Participer une fois à cette compétition d’Hawaï? Non, pas par manque d’envie, (c’est quand même notre Graal!), mais parce que je n’ai pas le niveau. La sélection est sévère», précise Blaise Lugeon, adepte des efforts d’endurance de longue durée.
Un jour, par curiosité, il a tâté ce sport qu’il juge intéressant dans le sens où les trois disciplines se suivent en continu. «Ainsi, on ne s’ennuie pas», précise-t-il, en ajoutant que la natation constituait son point faible. «J’ai mis pas mal de temps avant de pouvoir faire une longueur de piscine. Et je suis encore un fer à repasser par rapport aux autres», sourit-il.
Dans sa jeunesse, il a pratiqué assidûment le judo, «un sport basé sur l’intensité et la brièveté, donc rien à voir avec ce que je fais actuellement. Une période super!»
Puis, l’attrait de l’escalade en montagne et des belles randonnées a pris le dessus. «Au début, quand mon épouse Sylvie m’a emmené sur les sommets, je détestais à cause de sensations de vertige. Mais, plus on pratique, plus on appréhende la chose.»
Entraînement au feeling
Blaise s’entraîne en fonction des épreuves auxquelles il compte participer et du temps à disposition. Il court à midi et, comme il travaille à Fribourg, il revient une fois par semaine en vélo ou s’astreint à des séances de home trainer à la cave. Et la natation? Quasi rien fait à fin février! «Mais ça ira, car je reste surtout dans la notion de plaisir, même si des fois il faut se forcer.»
Il élabore lui-même ses plans d’entraînement et il utilise un logiciel pour la planification et le suivi. Chaque semaine, les charges augmentent jusqu’à un mois avant l’épreuve et dépendent de divers éléments. «Je fonctionne essentiellement au feeling, sans un coach qui donne des indications». Les objectifs chronométriques? Il les laisse quelque peu de côté, «car chaque fois je m’étais fixé un temps, ça n’a jamais joué».
Long voyage à vélo
Avant la naissance de leurs deux enfants, Sylvie et Blaise ont sillonné l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Asie du Sud-Est pendant dix-huit mois, dont dix à vélo. «De cette manière, on va vite, mais pas trop, ce qui permet des rencontres portant au-delà du rideau touristique. Et en vivant ainsi avec sa compagne, on apprend vraiment à se connaître!»
Dans le cadre de la course MyRun4help organisée à Chevilly, il occupe la fonction de «chef» du chronométrage. «Depuis le début, l’équipe est quasi la même. On a l’habitude de bosser ensemble dans une belle ambiance et on essaie chaque fois de s’améliorer et d’atteindre le cent pour cent des buts fixés, ce qui ne s’est encore jamais produit!»
Acrobranches en famille
Après des études au Gymnase et à l’EPFL, Blaise a travaillé pour diverses firmes comme «architecte système» dans l’informatique. «En gros, dans ce domaine, j’oriente techniquement l’entreprise afin de construire de bonnes voies pour un fonctionnement positif », déclare ce gars persévérant et réfléchi, pesant le pour et le contre.
Le sport prend une place importante dans son quotidien, «mais je ne suis pas autant accro que certains! En cas de blessure, j’arriverais à faire sans et à m’investir dans autre chose.»
Enfin, avec les enfants, la famille Lugeon n’est pas orientée sport plus que ça. «Bien sûr, on sort, on fait des balades, les garçons aiment la grimpe en intérieur ou les parcours acrobranches. La notion de plaisir prime toujours et nous nous adaptons plutôt à leurs envies.»
Claude-Alain Monnard
PROFIL EXPRESS
Des épreuves sportives qui vous plaisent. La Swissman et la Celtman en Écosse. Des triathlons longue distance qui se font à deux car le ravitaillement dépend de nous-mêmes
Une course où vous avez souffert. Le triathlon de Nice: avec des maux d’estomac dès le départ, j’aurais dû arrêter au lieu de persévérer dans une attitude «bête»
Des sportifs qui vous branchent. Daniela Ryf qui, au niveau entraînement, abat des charges considérables. Et Roger Federer! Mais je ne suis pas le sport à la télévision
Une phrase importante. La devise de l’Ironman, «Anything is possible» (tout est possible), formule applicable au quotidien sur les plans personnel et professionnel
Un son apprécié. Aucun! Et surtout pas mon téléphone (Rires)
Un endroit où vous vous sentez bien. Je reste très montagne, que ce soit le Mont Tendre ou les Alpes
Chevilly, c’est… Un petit village idéal pour partir faire du vélo, un coin tranquille dans lequel on est bien