L’Afrique, berceau de l’humanité, a plein de choses à nous apprendre…Vaïata part à la rencontre de la communauté africaine de la région pour aborder des sujets du quotidien et nous raconter l’Afrique à travers sa diaspora, riche et authentique…
C’est vendredi : Joyeux anniversaire
C’est la douzième chronique africaine! Douze, comme autant de mois qu’il y a dans une année! Disons donc que nous fêtons notre anniversaire! À ce propos, comment fête-t-on, ailleurs dans le monde, en Afrique? Ou plutôt: célèbre- t-on ce jour?
Le jour de la naissance
C’est Madial Diagne, photographe d’ethnie wolof, d’origine sénégalaise et habitant dans la cité Lausannoise, qui m’a renseigné sur la question. «Au Sénégal, il n’est pas culturel de fêter son anniversaire», commence-t-il par préciser. «Et par conséquent, il n’est pas important de se rappeler le jour exact de sa naissance. Moi-même, pendant des vacances passées au pays, j’ai un jour demandé à un jeune du quartier de ma famille le jour de sa naissance: il fut très surpris par ma question et me répondit, comme si c’était évident: «Je ne m’en souviens pas, j’étais trop petit!», se remémore Madial Diagne en riant.
«Il y a quelques dizaines d’années, même adulte, on ne savait toujours pas quel jour on était né. Sauf si on nous avait donné le nom du Saint du calendrier chrétien correspondant à la date de notre naissance.» Ainsi, certains s’appellent Toussaint, Épiphane, etc. Beaucoup de naissances étaient déclarés des semaines, des mois ou des années après la naissance. Madial explique: «C’est pourquoi de nombreuses personnes ont été inscrite avec une date d’anniversaire au 1er janvier, par défaut.» Aujourd’hui, le fait d’aller enregistrer une naissance fait partie des moeurs.
Une question: Vous qui lisez cette chronique, savez-vous quel jour de la semaine vous êtes né? Non, je suppose. Eh bien pourtant, beaucoup de Sénégalais le savent! Ce qui rappelle une autre anecdote à Madial Diagne: «J’étais au Sénégal avec une amie suissesse et elle avait posé la question de la date d’anniversaire à une petite de six ans du village. «C’est quand ton anniversaire? », avait-elle demandé dans l’idée de lui faire un cadeau. «Mardi», avait innocemment répondu la petite. Cela avait fait tellement rire mon amie que chaque mardi elle venait chanter joyeux anniversaire pour elle. C’est devenu une blague entre elles deux.»
«C’est tout de même une habitude à la mode chez les familles aisées de fêter les anniversaires comme en Europe, principalement dans des familles chrétiennes», précise Madial. «Par contre, chaque famille musulmane au Sénégal célèbre «pantagruéliquement» le baptême une semaine après la naissance du nouveau-né, et c’est lors de cette fête que le prénom du bébé sera trouvé.»
Fêter selon sa culture
On peut supposer que partout dans le monde il y a autant de façon de fêter différents événements que de cultures différentes, probablement. De quoi s’inspirer pour varier nos fêtes de familles qui paraissent parfois répétitives d’années en années!
Vaïata Sourou Bron
EN 3 MOTS
Sonorités différentes
Pour amener le sourire à l’anniversaire de votre oncle Bernard lorsque tout le monde propose de chanter en une langue différente, chantez en wolof! «Bess bu délu ci mo nekh, bess bu délu ci mo nekh, bess bu délu ci mo nekh Bernard, bess bu délu ci mo nekh» (prononcé bes bou délou chi mo ner)
Déterminant
Dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Togo par exemple, c’est le jour de votre naissance qui définira le prénom que vous porterez. À noter qu’il n’existe pas qu’un seul prénom par jour de la semaine. Par exemple, on dit au Togo que quelqu’un né un mardi sera quelqu’un de chanceux et les prénoms seront Komlan pour un homme et Abla pour une femme, tandis qu’une personne née un dimanche s’appellera souvent Kwassi si c’est un homme ou Essie si c’est une femme.
Encore une année de plus
«Doundal loubari basaï may di bawane.» Cette expression wolof qui est un voeu que l’on souhaite aux anniversaires peut se traduire par: «Vis le plus longtemps possible jusqu’à si vieux que tu ne fasses plus rien.»
