« On veut faire bouger la région !»

Le cri du coeur, titre de cet article, a été lancé vendredi dernier par Joël et Stéphane Bornand après l’ordre de fermeture immédiate du Fitness de Cossonay décrété par les Autorités. «Nous avons dû dire à nos clients qui s’entraînaient de sortir et empêcher d’autres d’entrer. Sur le moment, j’ai eu beaucoup de mal à réaliser cette situation, avec l’impression de me trouver dans un film», relève Joël Bornand, co-directeur avec son frère Stéphane, actuellement en mission dans le cadre de la Protection Civile.

Merci les réseaux sociaux

Les jours suivants, mon interlocuteur s’est senti sur des hauts et bas de «montagnes russes émotionnelles ». Cependant, en parallèle, les deux frères ont remobilisé leurs forces et se sont montrés réactifs. De nombreux messages de soutien leur sont parvenus où il était question aussi de se réjouir de retrouver la salle …dans un certain temps.

«La philosophie de notre club consiste en l’écoute et le suivi. D’où notre décision d’utiliser les moyens de communications actuels pour accompagner nos membres durant cette période.»

Divers plans d’entraînements téléchargeables ont été concoctés; des vidéos de séances de condition physique ont été postées et, dimanche dernier, il a été possible de suivre un cours de BodyCombat donné par Joël en live sur FaceBook. «Entre 67 et 105 personnes nous ont suivis. C’était magique. Et on a eu 3000 vues sans rien faire. Le live est d’ailleurs toujours sur FB!»

L’impact a été énorme et les retours non seulement de la région, mais aussi de Lausanne, Genève, Vevey ou La Chaux-de-Fonds, ont été enthousiastes. «Ce qui est génial avec les FaceBook live, c’est que tout le monde peut participer, qu’on soit membre ou pas. C’est gratuit, sans engagement. Juste du sport et du fun en cette période un peu spéciale ». D’autres «directs» ont été et seront ainsi organisés «afin de faire bouger Cossonay et sa région!

Les collaboratrices et collaborateurs ont été placés au chômage technique, un domaine et des démarches entreprises grâce à l’appui de la fiduciaire du fitness. «Du coup, j’apprends beaucoup, tant sur moi que sur le système de fonctionnement de certains rouages de l’Etat», poursuit Joël.

L’objectif des responsables est ensuite de proposer aux membres un formulaire officiel pour une demande de prolongation de l’abonnement qu’ils pourront télécharger, remplir et renvoyer à la réouverture du club. «Pour une entreprise familiale telle que la nôtre, les charges liées à cette perte d’exploitation seront conséquentes. Depuis une trentaine d’années, notre pays et la société en général ont vécu plusieurs crises majeures. Nous avons su encaisser les coups et nous comptons faire de même aujourd’hui.»

Les cotisations permettent d’assurer les salaires et de régler les factures, alors si quelques membres renonçaient entièrement ou partiellement à cette prolongation d’abonnement, cela constituerait un plus pour toute l’équipe du fitness.

Demain

Joël et Stéphane Bornand restent en contact régulier avec leurs employé(e)s. Ils donnent aussi quelques instructions et «devoirs» à leurs apprenties afin «qu’elles ne perdent pas la main»!

Comme tout le monde, Joël estime qu’il y aura un avant et un après COVID-19. Selon lui, beaucoup de choses vont changer sur la façon de penser, de travailler, de communiquer. Sur le plan fitness, une attente se crée et des entraînements peuvent se faire à la maison ou au sein du club. Ce sera donc une alternative possible à adopter. «Après, j’espère que nous prendrons conscience du rôle indispensable de nos commerces locaux, de nos centres de soins régionaux et de nos agriculteurs. Le régional s’avère hyper important et on s’en rend compte d’autant plus aujourd’hui!»

Claude-Alain Monnard

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